Le premier budget Morneau est une bonne nouvelle pour les familles québécoises. Mais le gouvernement Couillard reste sur sa faim quant aux engagements fédéraux en infrastructures

En point de presse, mardi, le ministre des Finances Carlos Leitao et son collègue du Trésor, Sam Hamad, ont commenté le budget rendu public un peu plus tôt. Pour le ministre Leitao, avec une injection de 800 millions $ dès cette année, les familles du Québec sortent gagnantes de l'exercice.

«C'est un budget très intéressant pour les familles, les transferts sont importants. Il y a des mesures pour la classe moyenne, l'éducation et les travailleurs. On est contents de voir que le fédéral a maintenu ses engagements» dira le ministre Leitao.

En revanche les 12 milliards sur cinq ans que destine Ottawa aux projets d'infrastructures du Québec, manquent de précision. «Cela nous laisse sur notre faim. Les montants sont importants, mais il reste beaucoup de détails, de paramètres qui ne sont pas réglés, on aurait souhaité plus de clarté» dira M. Leitao. 

Ottawa compte financer à 50% les projets d'infrastructures, mais on ne sait pas comment se partagera l'autre moitié de la facture. «Le choix des projets se fera selon les priorités du Québec en collaboration avec les municipalités» de souligner M. Hamad. Les priorités de Québec sont le prolongement de la ligne bleue du métro de Montréal, le service d'autobus rapides à Québec et les deux projets de la Caisse de dépôt à Montréal.

Québec n'est pas inquiet du mutisme du budget sur l'aide à Bombardier, on savait par des conversations informelles que la décision tomberait après le budget: «Je ne suis pas inquiet, on demeure convaincu qu'il y aura de l'aide fédérale pour Bombardier, pour la Série C en particulier» de souligner M. Leitao.

Ottawa, avec 30 milliards de déficits récurrents, a choisi une voie diamétralement opposée à celle de Québec, qui tenait les cordons de la bourse serrée dans son budget de la semaine dernière. «On n'est pas du tout dans la même situation, notre niveau d'endettement est bien plus élevé, on ne pourrait se permettre six déficits de suite», de souligner M. Leitao.

Le ratio de dette par rapport au PIB est de 30% pour le gouvernement fédéral, et il atteint 55% pour le gouvernement québécois observe M. Leitao. Mais le déficit du gouvernement Trudeau aura un impact limité sur l'économie, «avec 1,5% du PIB, on ne peut parler d'un stimulus important», observe M. Leitao.