Après la frappe de l'UPAC de jeudi, le chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, estime que le premier ministre libéral Philippe Couillard doit s'expliquer sur les méthodes de financement de son parti.

Jeudi, l'Unité permanente anticorruption (UPAC) a arrêté sept personnes, dont l'ancienne vice-première ministre libérale Nathalie Normandeau et son chef de cabinet Bruno Lortie, ainsi que Marc-Yvan Côté, un ancien ministre libéral. Ils ont été accusés notamment de corruption, de fraude envers le gouvernement et d'abus de confiance dans le cadre d'un stratagème de financement politique illégal et d'octroi de contrats publics.

M. Péladeau n'avait pas commenté jeudi l'opération de l'UPAC.

Il a déclaré vendredi, alors qu'il se trouvait à Bécancour, qu'une association s'est faite au cours des années entre les firmes de génie et le monde politique et qu'un bon ménage est nécessaire.

« On ne peut pas faire autrement que saluer ce qui s'est produit hier (jeudi) parce que c'est la première étape d'un jalon important », a-t-il dit.

Mais il veut plus.

« C'est la responsabilité du premier ministre de s'expliquer sur les méthodes de financement du parti politique auquel il appartient depuis 2003, et même peut-être davantage », a-t-il lancé.

Le PQ aussi éclaboussé par l'UPAQ

Se faisant mettre sous le nez que le Parti québécois a aussi été éclaboussé par l'UPAC, qui a notamment arrêté Ernest Murray, l'ex-attaché politique au bureau de circonscription de Charlevoix de Pauline Marois, M. Péladeau a rétorqué que cela n'avait aucune commune mesure avec les personnes influentes du Parti libéral qui ont supposément été impliquées dans le système illégal de financement politique avec la firme de génie-conseil Roche.

« Est-ce que vous vous souvenez dans l'histoire d'un vice-premier ministre ou d'une vice-première ministre (du Parti québécois) qui a été accusé pour complot pour fraude, pour abus de confiance avec son chef de cabinet? », a-t-il demandé.

Quant à savoir si d'autres arrestations sont possibles, le chef péquiste a été prudent, disant préférer attendre de voir le résultat des procédures judiciaires amorcées.

Mais il a dit craindre que toute la lumière ne puisse être faite sur la corruption si le gouvernement libéral continue à faire des compressions comme celles effectuées dans le budget provincial déposé jeudi, citant notamment la réduction du financement accordé au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP).

Jeudi, des députés du Parti québécois avaient demandé au premier ministre de prendre la responsabilité pour les gestes commis par des représentants du Parti libéral du Québec dont il est chef.

M. Couillard avait alors déclaré que ces arrestations de l'UPAC témoignent d'une « autre époque » et que le parti qu'il dirige actuellement a une pratique exemplaire en matière de financement politique.