L'entente conclue entre le Front commun syndical et le gouvernement Couillard coûtera 650 millions de dollars pour la prochaine année, a appris La Presse. C'est donc dire que l'augmentation de la rémunération des quelque 500 000 employés de l'État accaparera une bonne part de la croissance des dépenses dans le budget Leitao de jeudi. Explications.

Des sommes forfaitaires totalisant 250 millions

Le gouvernement Couillard devra payer des bonifications salariales rétroactives aux employés de l'État. En effet, l'entente prévoit, pour l'année 2015-2016, le versement d'une somme forfaitaire de 500 $, ce qui représente 1 % basé sur un salaire annuel de 50 000 $. Cette dépense, qui sera effectuée au cours de l'année financière 2016-2017, s'élèvera à 250 millions, a indiqué le Conseil du trésor. Elle comptera pour une année seulement, car une somme forfaitaire ne modifie pas le taux horaire prévu aux échelles, contrairement à une hausse salariale conventionnelle.

400 millions pour hausser les salaires

Pour 2016-2017, les employés de l'État toucheront une hausse salariale de 1,5 %, selon l'entente. Le gouvernement devra ainsi débourser 400 millions, a indiqué le Trésor, qui n'avait pas chiffré le coût de l'entente jusqu'ici. Il plaidait que les négociations n'étaient pas terminées. Cette dépense de 400 millions est un minimum. Car elle ne comprend pas le coût des clauses de parité salariale - mieux connues sous le nom de « clauses remorques » - que détiennent, par exemple, les médecins, les responsables de services de garde en milieu familial ou encore les personnes qui hébergent des handicapés (ressources intermédiaires et de type familial). En vertu de ces clauses, ces groupes obtiennent les mêmes hausses salariales que les fonctionnaires.

Plus du tiers de la croissance des dépenses

La croissance des dépenses de programmes du gouvernement, pour l'ensemble des ministères, atteindra 2,7 % en 2016-2017, selon les informations obtenues par La Presse au sujet du budget Leitao. Or plus du tiers de cette augmentation, environ 1 %, servira à payer les sommes forfaitaires et les hausses de salaires de 650 millions. Cette dépense sera d'autant plus importante pour les ministères de la Santé et de l'Éducation : leur budget est constitué de salaires dans une proportion d'environ 75 %.