Si Québec ne débloque pas un fonds d'urgence d'au moins 10 millions, quantité de personnes fragiles retomberont dans la rue le 31 mars, dénoncent le Parti québécois, le Bloc québécois et plusieurs organismes de lutte à l'itinérance.

En conférence de presse dimanche, des organismes qui abritent des jeunes à leur sortie des centres jeunesse ou des hommes vivant des difficultés, ont défilé au micro pour dire que, d'ici la fin du mois, Ottawa leur retirera une grosse partie de leur financement.

« Le 31 mars, nous allons perdre 100 % de notre financement pour l'intervention sociale, a indiqué Sébastien L. Pageon, directeur général  du Centre Naha, qui héberge 47 personnes démunies et les sort ainsi de la rue. Je ne sais pas comment on va payer le salaire de la personne qui travaille présentement avec les hommes toxicomanes. »

M. Pageon note qu'une nuit à l'urgence coûte 1000 $. Si le Centre Naha doit fermer ses portes et que les 47 hommes se retrouvent à la rue, la facture aura tôt fait d'« arriver à notre budget annuel, qui est de 50 000 $ ».

En cause : la décision du gouvernement fédéral de réorienter 50 % des Fonds de sa stratégie des partenariats de lutte contre l'itinérance (qui allaient jusque-là aux organismes communautaires) vers l'allocation de logements privés aux personnes démunies.

Le député péquiste Jean-François Lisée a dénoncé le fait que Québec ne se soit pas battu contre cette décision prise sous le gouvernement Harper, une décision qui équivaut « à une machine à créer de l'itinérance ».

À la veille des dépôts des budgets à Québec et à Ottawa, le PQ, le Bloc québécois et les divers organismes présents à la conférence de presse de dimanche demandent à ce que le gouvernement québécois débloque les fonds, puis renégocie avec Ottawa pour rapatrier les sommes que Québec gérait jusque-là de façon autonome.