À quelques jours du budget Leitao et après que le premier ministre Philippe Couillard eut promis « un signal très fort » en faveur de l'éducation, la Centrale des syndicats du Québec revendique de vraies augmentations de budgets pour corriger les effets des compressions budgétaires passées.

« On doit mettre fin aux compressions qui sévissent dans tous les secteurs d'activités : éducation, petite enfance et santé et services sociaux, et on doit réinvestir massivement pour pérenniser nos services publics et assurer leur accessibilité et leur qualité », a plaidé lundi la présidente de la CSQ, Louise Chabot, au cours d'une rencontre avec les médias.

Plus précisément, la CSQ réclame une augmentation des dépenses gouvernementales « d'au moins 4,7 pour cent ».

La dernière mise à jour économique du gouvernement évoquait plutôt une croissance des dépenses de programmes moitié moindre, soit 2,3 pour cent.

Quant à la rumeur d'un réinvestissement de 3 pour cent qui circule, elle trouve cela insuffisant, puisque cela ne ferait que permettre de maintenir les acquis, sans corriger les effets pervers des compressions budgétaires passées dans le réseau de l'éducation et des services de garde, notamment.

Selon les calculs de la centrale syndicale, dont la plupart des membres travaillent justement dans le milieu de l'éducation, le gouvernement disposerait d'une marge de manoeuvre de 1,75 milliard $.

Et il doit s'en servir pour réinvestir « massivement » dans les services publics, dont l'éducation et les services à la petite enfance, a martelé Mme Chabot.

Vendredi dernier, alors qu'il s'adressait aux membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, le premier ministre Couillard a promis « un signal très fort » en faveur de l'éducation. Il avait précisé deux postes plus précis : les universités et les infrastructures scolaires. Il n'avait toutefois donné aucun chiffre, puisque le ministre des Finances, Carlos Leitao doit présenter son budget jeudi.

Québec avait déjà annoncé une injection de 80 millions $ dans l'ajout de ressources pour venir en aide aux élèves en difficulté, à la fin de l'année dernière.

Mais il s'agit là de grenailles, a tranché Mme Chabot. « Un saupoudrage comme il a été annoncé en fin d'année financière, 80 millions $ récurrent, c'est loin d'être suffisant », a-t-elle protesté.

Santé mentale

À son tour, une autre organisation syndicale du secteur public, l'Alliance du personnel professionnel et technique dans la santé et les services sociaux (APTS) a demandé que Québec réinvestisse en santé mentale.

La présidente de l'APTS, Carolle Dubé, demande au gouvernement de « cesser de traiter la santé mentale comme un parent pauvre ».

Elle rappelle que les compressions ont touché des centres de traitement pour les toxicomanes et les maisons qui hébergent des personnes ayant une déficience intellectuelle, notamment.