La ministre de l'Immigration du Québec, Kathleen Weil, a annoncé aujourd'hui la mise en place d'un nouveau système de sélection des immigrants dits économiques. À compter de 2017, les demandes ne seront plus traitées en ordre de réception, mais plutôt triées selon les besoins du marché du travail.

Les gens qui souhaitent immigrer au Québec devront d'abord remplir une « déclaration d'intérêt » en ligne. Seuls les candidats qui répondent le mieux aux besoins du Québec seront invités à déposer une demande officielle intitulée « certificat de sélection du Québec ».

« C'est un système qui permet la flexibilité et la rapidité, parce que le marché du travail évolue et il évolue rapidement. Le système du premier arrivé, premier servi est un système très lourd. Et dans un monde d'immigration de compétition, ça ne marche plus. On voit déjà que le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande l'ont déjà », a déclaré la ministre Weil lors d'une conférence de presse visant à présenter en grande pompe la nouvelle politique québécoise en matière d'immigration, de participation et d'inclusion.

Avec ce nouveau processus de sélection, la ministre croit pouvoir traiter les demandes dans un délai de 3 à 6 mois. Actuellement, les délais sont de 1 à 4 ans.

L'immigration dite économique n'inclut pas les gens qui migrent au Québec pour des raisons humanitaires.

Entre 1990 et 1994, l'immigration économique représentait 49,1% des nouveaux arrivants. Entre 2010 et 2014, elle a bondi à 69,2%.

Les domaines d'emplois priorisés en vertu du nouveau processus de sélection seront modulés « en continu » et pourraient varier selon les régions.

L'organisme Montréal International cite les technologies de l'information, du jeu vidéo et des effets visuels, comme des secteurs qui pourraient être priorisés à court terme en raison de leur pénurie de personnel qualifié.

La nouvelle politique d'immigration a aussi comme objectif de faciliter la transition du statut temporaire au statut permanent des étudiants étrangers et des travailleurs temporaires.

Les immigrants qui possèdent une formation dans une profession règlementée comme les avocats, les ingénieurs, les médecins, les infirmières ou les pharmaciens représentent 20% des nouveaux arrivants. Certains ordres professionnels sont souvent vus comme un obstacle majeur à la reconnaissance des compétences des travailleurs spécialisés provenant de l'étranger.

La ministre dit vouloir travailler avec les ordres professionnels et estime qu'au cours des dernières années, beaucoup de progrès a été fait pour reconnaître les diplômes ou parer à la formation obtenue à l'étranger. Elle est toutefois restée floue sur les solutions à prendre pour régler les problèmes qui persistent. 

La dernière politique d'immigration du gouvernement du Québec datait de 1990.