Malgré la mise à pied de 10% des effectifs de Bombardier, le dévoilement des résultats de l'entreprise est une «bonne nouvelle» pour le secteur aéronautique québécois, a affirmé le premier ministre Philippe Couillard, mercredi.

Le premier ministre a dit avoir une pensée pour les 7000 employés qui seront licenciés. Mais il s'est réjoui d'une autre annonce faite mercredi par le fabricant d'avions: une lettre d'intention d'Air Canada pour acquérir 45 appareils de la C Series.

«Malgré les pertes d'emploi, c'est une bonne nouvelle pour le secteur aéronautique», a indiqué M. Couillard.

Cette annonce prouve que le gouvernement libéral a fait le bon choix d'investir 1,3 milliard dans le programme C Series, l'automne dernier, dit M. Couillard. Il s'agit du «moteur de la croissance» future de Bombardier, même si le développement de l'appareil a été marqué par de nombreux problèmes.

«On est investi dans l'endroit qui croissait, a dit M. Couillard. Il aurait été totalement illusoire de mettre de l'investissement dans un endroit qui ne croit pas, notamment les avions d'affaires.»

Le premier ministre dit s'attendre à ce que le gouvernement fédéral investisse lui aussi pour aider le fabricant d'avions. Des discussions avec le gouvernement Trudeau sont en cours depuis «plusieurs semaines», et M. Couillard s'est montré optimiste.

«Si on parle d'innovation aéronautique au Canada, c'est au Québec, et l'innovation aéronautique au Canada, c'est la C Series, a dit le premier ministre. Alors c'est là qu'il faut investir.»

Entente critiquée

L'opposition a vertement critiqué l'investissement de Québec dans la C Series l'automne dernier. Le Parti québécois et la Coalition avenir Québec soutiennent tous deux que le gouvernement libéral aurait dû acquérir des actions dans la société mère de Bombardier, et non dans une seule de ses divisions.

Le Parti québécois et la Coalition avenir Québec ont appelé le gouvernement libéral à renégocier l'entente conclue à l'automne, mercredi.

«Il y a eu donc une annonce de perte d'emploi, alors qu'il m'apparaît essentiel et même fondamental que nous puissions faire en sorte que, si l'État, si les contribuables du Québec participent au secours de Bombardier, que ceci ne se fasse pas au détriment des emplois», a affirmé le chef péquiste Pierre Karl Péladeau.

Il appelle M. Couillard à accentuer la pression sur son homologue fédéral, Justin Trudeau, pour qu'Ottawa aide à son tour Bombardier.

«On a la confirmation que Philippe Couillard a mal négocié l'entente avec Bombardier, a indiqué le chef de la CAQ, François Legault. Je l'ai dit depuis le début : M. Couillard aurait dû obtenir des garanties, non seulement sur les emplois de la CSeries, mais sur l'ensemble des emplois au Québec.»