Le Québec n'est pas obligé d'accepter Énergie Est parce que les autres projets d'oléoduc ont été rejetés ailleurs, prévient le premier ministre Philippe Couillard.

Il a répliqué vendredi à la grogne grandissante dans l'Ouest canadien devant l'opposition de la Communauté métropolitaine de Montréal au pipeline projeté par TransCanada. 

«Il est tout à fait légitime pour les communautés locales d'exprimer de l'inquiétude», a affirmé M. Couillard en marge d'un déjeuner organisé par le Carnaval de Québec. «Il faut rappeler que le projet, c'est du nouveau pipeline au Québec. Ailleurs, c'est du pipeline déjà existant. Il faut que les Canadiens d'ailleurs qu'au Québec comprennent que ce n'est pas la même chose.»

Surtout, il a indiqué que le Québec n'est pas forcé d'accepter le projet Énergie Est en raison des échecs des autres oléoducs. « Ce n'est pas parce que tout le monde ailleurs a dit non que nous on est obligés de dire oui. On a notre indépendance de décision. Ce n'est pas parce que Keystone ça ne marche pas, Northern Gateway ça ne marche pas et que Kinder Morgan ça ne marche pas, que le Québec n'a pas le choix et doit dire oui. » Rappelons que tous ces projets visent à sortir le pétrole de l'Ouest pour l'exporter.

Dans le cas d'Énergie Est, Québec mènera son évaluation et la présentera à l'Office national de l'énergie. «On va le faire correctement, honnêtement, avec le plus de sérieux possible», a ajouté M. Couillard. Il souhaite d'ailleurs que le promoteur TransCanada «soit bien meilleur dans la façon d'expliquer et de démontrer» son projet.

La semaine dernière, son homologue de la Saskatchewan, Brad Wall, s'est emporté sur Twitter au sujet de l'opposition des maires de la région de Montréal. «Je suppose que les maires de la région de Montréal vont poliment retourner leur part des 10 milliards en péréquation reçus de l'Ouest», a-t-il affirmé.

Tout en disant comprendre les difficultés économiques vécues dans l'Ouest, le premier ministre québécois a indiqué qu'il n'est pas question de mêler la péréquation au débat sur le projet Énergie Est. «Oui, on reçoit de la péréquation. Oui, j'ai déjà dit que la richesse canadienne a été largement développée dans l'Ouest. Mais il n'est pas question d'accepter un lien entre le fait de recevoir de la péréquation et la quelconque obligation d'accepter ce projet-là. Je pense que les gens du reste du Canada vont comprendre ça très bien. Parce que les mêmes débats ont lieu pour d'autres projets dans le reste du Canada», a-t-il plaidé.