Nouveau ministre des Transports, Jacques Daoust demeurera responsable de la participation financière du gouvernement du Québec dans Bombardier malgré le remaniement ministériel dévoilé jeudi.

Ce dossier suivra M. Daoust bien que Dominique Anglade lui ait succédé au ministère de l'Économie, a annoncé le premier ministre Philippe Couillard.

En point de presse, M. Daoust a déclaré qu'il finalisera cet investissement de 1 milliard $ US dans le projet d'avion de la CSeries de Bombardier.

M. Daoust a expliqué que l'investissement gouvernemental, qui doit soutenir les dernières étapes de la commercialisation de l'avion régional de Bombardier Aéronautique, était complexe.

«Le dossier est fort avancé, c'est un dossier qui est complexe et quand il sera terminé, il sera terminé, tout simplement, a-t-il dit. C'est parce que le processus était en marche.»

La transaction, qui doit être complétée au printemps, avait suscité de nombreuses critiques des partis de l'opposition, qui estimaient son montage déficient.

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a déclaré jeudi que M. Couillard avait laissé cette responsabilité à M. Daoust afin d'éviter qu'il démissionne.

«C'est peut-être un prix de consolation, pour Jacques Daoust, pour le garder, pour ne pas qu'il quitte la politique, a-t-il dit. Ça ne vient pas aider.»

Selon le chef caquiste, il n'est pas normal que ce dossier de développement économique suive ainsi M. Daoust jusqu'au ministère des Transports, premier donneur d'ouvrage du gouvernement dans les travaux d'infrastructures.

«L'aéronautique, c'est important au Québec, ça fait partie de l'économie, a-t-il dit. Moi, je ne comprends pas que ce ne soit pas resté du côté de Mme Anglade.»

Le premier versement du gouvernement, pour sa prise de participation dans le projet de la CSeries, est prévu le 1er avril, après les dernières étapes de vérifications et une fois que l'entreprise disposera des liquidités prévues.

Le deuxième versement se fera en juillet prochain, bien que des modifications puissent survenir dans l'éventualité où le gouvernement fédéral ou un autre partenaire décidait d'une participation.

Concernant les fluctuations du taux de change qui pourraient affecter la valeur de la transaction, à la suite de la baisse du dollar canadien, M. Daoust a confirmé l'achat de contrats à terme sur devises afin de couvrir ce type de variation.

L'action de Bombardier, dont les filiales construisent des trains et des avions, a continué de baisser, jeudi, à la Bourse de Toronto.

Après avoir clôturé sous la barre de 1 $ pour la première fois en 25 ans, mercredi, le titre de l'entreprise, qui éprouve des difficultés, a terminé à 0,89 $, jeudi, en baisse de 0,10 $ comparativement à son cours de la veille.