Une redevance de plusieurs milliards de dollars sur le projet d'oléoduc Énergie Est permettrait au Québec de réduire sa dépendance à la péréquation, a déclaré mardi le chef caquiste François Legault.

M. Legault a affirmé qu'actuellement, sans retombées significatives, le projet de la société TransCanada est inacceptable.

«Si l'Alberta fait passer des milliards de dollars de barils sur le territoire de la CAQ pour l'exportation, je pense que ce serait normal que le Québec obtienne des milliards de dollars», a-t-il dit.

En plus d'une redevance, l'entreprise doit également minimiser les risques de déversement pour convaincre la population que l'oléoduc peut traverser le Québec jusqu'au Nouveau-Brunswick, selon le chef caquiste.

Des villes de la région montréalaise ont été critiquées récemment parce qu'elles s'opposent au projet en raison des risques qu'il comporte.

Le premier ministre de la Saskatchewan, Brad Wall, a notamment invité ces villes à rembourser leur part des 10 milliards $ du programme fédéral de péréquation reçue par le Québec.

En concluant une réunion de ses députés, amorcée lundi, M. Legault a affirmé que le Québec n'est pas obligé d'accepter le projet parce qu'il bénéficie de ce versement, en vertu d'un calcul qui vise à réduire les écarts entre les provinces canadiennes.

Selon le chef caquiste, le gouvernement québécois doit cependant s'activer pour obtenir des avantages financiers.

«Nous on vise à atteindre péréquation zéro et une des façons d'y arriver, ce serait de recevoir des redevances sur le pétrole qui transiterait sur le territoire du Québec, a-t-il dit. Moi je préfère négocier des redevances importantes, je parle de milliards de dollars plutôt que de la péréquation.»

Ce projet important pour l'exportation du pétrole produit notamment par l'Alberta doit profiter aussi au Québec, a indiqué le chef caquiste.

«Dans l'état actuel, le projet n'est pas acceptable, il n'y a à peu près pas de retombées», a-t-il dit.

Selon M. Legault, les redevances pourraient être partagées en fonction d'une évaluation des risques le long du parcours du pipeline.

«Il faudrait avoir un grand rendement et ensuite on pourrait voir si une partie de la redevance devrait être versée à ceux qui subissent plus de risques», a-t-il dit.

En novembre 2014, le gouvernement québécois avait, conjointement avec l'Ontario, fixé sept conditions à son approbation du projet, dont la démonstration de retombées économiques.

L'automne dernier, le premier ministre Philippe Couillard avait estimé que l'absence de port au Québec, un élément retiré des plans de TransCanada, compliquera l'évaluation des retombées économiques de l'oléoduc.