Le chef péquiste Pierre Karl Péladeau a refusé, mardi, de renouveler sa confiance en son chef de cabinet, Pierre Duchesne.

M. Péladeau a refusé de commenter les informations rapportées dans deux quotidiens concernant la fin prochaine du mandat confié à M. Duchesne.

Questionné à savoir s'il faisait encore confiance à son chef de cabinet, M. Péladeau a dit que cela ne regardait pas les journalistes.

«Cela ne vous regarde pas, c'est mon équipe», a-t-il répondu à la presse parlementaire dans le lobby d'un hôtel de Saguenay où il tenait un rassemblement partisan mardi soir. Au même moment, on pouvait apercevoir au fond de la salle M. Duchesne qui circulait.

Le chef péquiste et sa députation se trouvent à Saguenay pour une réunion de deux jours en vue de préparer la session parlementaire de février.

Sur son fil Twitter, à son arrivée mardi dans la région, M. Péladeau a diffusé une photo de lui où il apparaît aux côtés de M. Duchesne et d'Annick Bélanger, directrice-adjointe de son cabinet et directrice des communications.

M. Péladeau s'est contenté d'indiquer que M. Duchesne faisait son travail. «Tout va bien dans mon équipe, a-t-il dit. L'équipe va bien, je ne commenterai pas les rumeurs des journalistes. Est-ce assez clair?»

Il a dit aux journalistes qu'ils étaient les «spécialistes des rumeurs». Il a rappelé que Pierre Duchesne et Mme Bélanger étaient présents sur place. «Cette équipe-là est solide et nous allons continuer dans cette direction.»

Plus tôt mardi, M. Péladeau avait répondu qu'il ne souhaitait «pas du tout» le départ de M. Duchesne, un ex-ministre péquiste défait aux dernières élections.

Le leader parlementaire péquiste Bernard Drainville croit que Pierre Karl Péladeau a encore confiance en son directeur de cabinet, malgré des rumeurs de congédiement.

«Ç'a bien l'air que oui, puisqu'il souhaite continuer à travailler avec lui, a-t-il dit en entrevue téléphonique. Je n'entrevois aucun départ, Pierre Karl a déclaré qu'il ne souhaitait pas le départ de son chef de cabinet.»

M. Drainville ne s'est pas inquiété que des sources anonymes s'ouvrent aux journalistes concernant l'éventuel congédiement de M. Duchesne.

«Je pense qu'on est vraiment dans les bruits de corridor et dans la bulle parlementaire, a-t-il dit. Moi ça ne m'inquiète pas.»

Ce n'est pas la première fois que des tensions surgissent depuis l'élection de M. Péladeau à la tête du PQ en mai 2015. Des médias avaient rapporté l'automne dernier des tensions entre M. Duchesne et des députés.

Le chef péquiste les avait minimisées et avait indiqué que les changements sont toujours accompagnés d'interrogations, mais pas nécessairement de tensions. C'était normal, selon lui, qu'il y ait des changements à l'intérieur d'une organisation.

Des membres du personnel péquiste ont quitté leurs fonctions, l'automne dernier, après que M. Péladeau a redistribué les responsabilités au sein de son caucus.

Le député de Chicoutimi, Stéphane Bédard, a démissionné l'automne dernier après avoir perdu son poste de leader parlementaire, confié à Bernard Drainville, un adversaire de M. Péladeau qui s'était rallié juste avant le vote des militants pour leur nouveau chef.

M. Péladeau avait reconnu que ces changements ont provoqué certaines réactions.

Ce n'est pas un hasard si cette réunion préparatoire des élus péquistes se déroule à Saguenay. Une élection complémentaire doit se tenir dans la circonscription de Chicoutimi pour élire un successeur à M. Bédard, qui a occupé ce siège pendant 17 ans. La date du scrutin n'a toutefois pas encore été arrêtée.

Cette circonscription a été longtemps reconnue comme un bastion péquiste. Mardi, M. Péladeau et ses collègues ont fait une tournée qui s'apparentait à une campagne électorale.

À un rassemblement de militants mardi soir, le chef péquiste a salué d'ailleurs le travail de Stéphane Bédard, qui était présent, tout comme son père d'ailleurs, Marc-André Bédard, ancien député de cette circonscription et ministre de la Justice.

M. Péladeau a appelé les partisans péquistes à travailler à faire réélire un député du Parti québécois à la prochaine complémentaire.

Il durement attaqué le bilan du gouvernement libéral, que ce soit en matière d'éducation ou de développement régional. Il a dit qu'il n'allait pas céder «un demi-pouce» aux libéraux en Chambre à la prochaine session parlementaire.