Malgré les réserves exprimées par Philippe Couillard sur le pétrole et le gaz naturel ces derniers jours, Québec continue d'étudier le développement possible de cette industrie, a indiqué le ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand.

En fin de semaine, M. Couillard s'est vigoureusement dissocié du projet d'exploitation pétrolière sur Anticosti en marge de la Conférence sur les changements climatiques de Paris. Puis, 24 heures plus tard, il a prédit la réduction draconienne, voire la fin de l'utilisation du gaz naturel.

Les commentaires du premier ministre sont survenus alors que Québec mène une étude environnementale stratégique (EES) sur le développement pétrolier et gazier de l'île d'Anticosti. Une étude qui suivra son cours, a indiqué le ministre Arcand mercredi.

«On a un contrat avec les entreprises, a-t-il dit. Jusqu'ici nous respectons ce contrat et nous allons continuer de faire le travail qui est nécessaire pour que toutes les données nécessaires par rapport à l'île d'Anticosti soient connues.»

Le ministre a semblé tempérer les critiques de M. Couillard à l'égard du pétrole et du gaz. Il estime que ses propos « ont été un peu exagérés dans plusieurs des cas», et juge que les commentaires doivent être situés dans leur contexte.

«Le premier ministre est dans une conférence sur les changements climatiques, a indiqué M. Arcand. Alors il est clair que le premier ministre est là pour parler d'environnement.»

Des études produites récemment dans le cadre de l'EES sur l'île d'Anticosti ont évalué que le potentiel est surtout gazier. Le gaz naturel constituerait les trois quarts de la production d'hydrocarbures dans l'île (77,5%), et le pétrole compterait pour le quart (22,5%).

La mise sur pied de cette filière énergétique nécessiterait des investissements colossaux, entre 35 et 37 milliards, pour la construction d'infrastructure d'extraction, de transport et de stockage de la ressource. Mais au final, l'exploitation d'hydrocarbures «pourrait présenter un potentiel commercialement rentable».