La deuxième journée de la mission du premier ministre Philippe Couillard à Paris pour la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques s'est déroulée derrière des portes closes.

Les trois rencontres prévues à l'horaire dimanche étaient interdites aux journalistes qui suivent la mission, ce qui semble peu usuel pour un gouvernement qui se targue d'être celui de la «transparence» depuis le début de son mandat. Cela contraste aussi avec la mission du premier ministre l'an dernier en Chine, un État qui est pourtant reconnu pour la sévérité de sa censure.

La première rencontre avait lieu en matinée à la Délégation générale du Québec, où l'Institut international de développement durable (IIDD) a fait une présentation à M. Couillard sur l'état des négociations actuelles en vue d'un éventuel accord sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Seule une prise d'images était permise au début de l'entretien.

L'un des représentants de l'IIDD est sorti pour rencontrer les médias par la suite, mais il a tourné les talons au beau milieu du point de presse.

Le premier ministre s'est ensuite rendu à la résidence de l'ambassadrice des États-Unis pour une cérémonie de signature d'un protocole de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le Under 2 MOU, en présence d'autres leaders de gouvernements régionaux.

Seule une prise d'images était permise, donc les seuls autorisés à s'y rendre ont été le caméraman du réseau TVA et un journaliste de Québecor qui devait prendre des photos. Les représentants du ministère des Relations internationales n'ont pas autorisé les autres journalistes à s'y rendre. Or, finalement, il y avait bel et bien une conférence de presse après la signature.

Enfin, le premier ministre a rencontré plusieurs représentants de la société civile québécoise au cours d'une table ronde en après-midi, à la Délégation générale du Québec, encore une fois à huis clos.

Il y avait près d'une cinquantaine de personnalités, notamment la présidente de l'Union des municipalités du Québec, Suzanne Roy, mais aussi des représentants du monde syndical, des universités, des communautés autochtones, d'Hydro-Québec et de Gaz Métro. À l'arrivée de la navette des journalistes, la plupart des invités étaient déjà à l'intérieur et rien n'a transpiré de cette rencontre, puisque les reporters ont dû se déplacer avant la fin.

Ces pratiques contrastent avec celles qui avaient notamment eu cours lors d'une précédente mission du premier ministre à l'automne 2014 en Chine, un pays où le contrôle de la presse s'exerce pourtant de façon serrée.

À titre d'exemple, le tête-à-tête de M. Couillard avec le gouverneur de la province de Shandong, un État partenaire du Québec, était ouvert aux journalistes dans son intégralité.

De même, peu après, la longue rencontre de la délégation composée de M. Couillard et de son homologue ontarienne Kathleen Wynne avec le puissant ministre des Ressources naturelles de la Chine, à Pékin, était ouverte à un groupe de représentants des médias.