Les militants du Parti libéral du Québec ont adopté durant la fin de semaine une résolution qui enchâsse un nouveau code d'éthique dans les statuts de la formation politique.

Les principes avaient été acceptés en octobre 2013, mais le texte, qui vise à empêcher les conflits d'intérêts, a été soumis au vote au huis clos, a indiqué un porte-parole dimanche.

Les députés, militants et membres du personnel politique sont entre autres visés par ses dispositions.

En vertu du document adopté, les membres doivent déclarer rapidement tout intérêt personnel direct ou indirect dans un organisme, une entreprise, une association ou un autre parti politique qui pourrait entrer en conflit avec la fonction occupée au sein du PLQ.

Le code exige le respect des lois en vigueur ainsi que la dénonciation de tout acte criminel dont un membre aurait connaissance dans le cadre de sa fonction.

Selon le document, le membre doit «agir dans l'intérêt supérieur du Québec plutôt que dans son intérêt personnel ou celui d'un tiers».

Un détenteur de fonctions au sein du PLQ doit «éviter d'utiliser son statut afin de se procurer, à soi ou à un tiers, un avantage indu» et «éviter d'exiger, de demander ou de suggérer à quiconque qu'il enfreigne le présent code».

En présentant le projet de code d'éthique en 2013, l'ex-président du PLQ, Saul Polo, avait reconnu que ses dispositions pourraient faire perdre «des amis» à la formation politique.

À la clôture d'un conseil général du PLQ à Québec, dimanche, le député libéral Marc Tanguay a déclaré à le code d'éthique est «un plus».

«C'est bien d'avoir des règles écrites, des règles claires et ce sens-là, c'est un plus, on peut le saluer, a-t-il dit. C'est un peu comme par rapport aux députés, ce que ça donne de plus évidemment, les députés, ont un code de comportement, que l'on vise à bonifier présentement avec le rapport du commissaire à l'éthique. Ça nous donne des règles claires et ç'a une valeur pédagogique également de savoir où l'on peut demander conseil.»

Le code d'éthique de l'Assemblée nationale a toutefois préséance sur les dispositions du code du PLQ, indique le document.

Alors que les libéraux dénoncent les risques de conflits du chef péquiste Pierre Karl Péladeau, en raison de l'ampleur de ses actifs qui lui donnent le contrôle du conglomérat Québecor, M. Tanguay a reconnu que les dispositions du code libéral ne visent pas à empêcher ce genre de situation si elle survenait au PLQ.

«Le cas de Pierre Karl Péladeau est très, très particulier, dû à l'ampleur et à la nature de ses avoirs», a-t-il dit.

Selon M. Tanguay, «le conflit d'intérêts naît lorsque vous influencez le gouvernement, lorsque vous êtes au gouvernement».

«Quand on parle d'un militant qui vient porter sa voix au débat, le Parti libéral du Québec est un laboratoire d'idées qui ne contrôle pas le gouvernement, c'est un laboratoire d'idées», a-t-il dit.

Le premier ministre Philippe Couillard s'en est remis au code d'éthique des députés pour ce genre de situations.

«Dans notre code d'éthique, pour les élus on donne préséance au code de l'Assemblée nationale, a-t-il dit. Et M. Péladeau est un élu de l'Assemblée nationale.»