Le gouvernement Couillard offre de devancer le versement des augmentations de salaire à ses quelque 500 000 employés et confirme qu'il met sur la table 500 millions de dollars de plus au chapitre de la relativité salariale. Il retire également l'une des propositions qu'il avait faites en ce qui concerne la retraite.

Le front commun syndical rejette cette offre en affirmant que « c'est quatre trente sous pour une piastre ». « On va durcir le ton ! » a lancé le président de la FTQ, Daniel Boyer. L'offre est « nettement insuffisante pour arrêter le mouvement de grève », estime le front commun. Ce dernier maintient les journées de grèves tournantes prévues la semaine prochaine. Québec souhaite en arriver à un règlement d'ici Noël, mais il ne peut penser atteindre son objectif avec sa nouvelle offre, estiment les syndicats.

De son côté, le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, soutient qu'il a posé un geste « très significatif » notamment en ouvrant davantage ses goussets pour régler l'enjeu de la relativité salariale. « La balle est maintenant dans le camp des syndicats », a-t-il dit à La Presse, déplorant que le front commun n'ait pas encore modifié sa position initiale. Celui-ci demande des hausses salariales de 13,5% en trois ans. Sans prononcer les mots loi spéciale, M. Coiteux a réitéré que les prochaines semaines sont déterminantes.

Selon sa nouvelle offre présentée vendredi aux syndicats, Québec propose un gel pour la première année, 1% d'augmentation la deuxième, 1% la troisième, 1% la quatrième et 0% la cinquième.

Son offre initiale prévoyait un gel pour les deux premières années, puis 1% d'augmentation pour chacune des trois années suivantes. Donc le gel prévu la deuxième année est déplacé à la cinquième - et vice-versa pour la hausse de 1%. Mais globalement, on parle toujours de hausses salariales de 3% en cinq ans pour l'ensemble des employés.

Par contre, Québec met sur la table 550 millions de dollars de plus, au titre de la relativité salariale. Ce montant serait versé en 2019.

Le gouvernement conclut donc que son offre passe de 1,2 à près de 1,8 milliard - 5,3% en cinq ans au lieu de 3% en cinq ans. Car les 550 millions liés à la relativité salariale représentent une hausse de la rémunération totale du gouvernement de 2,3%, estime le Conseil du trésor dans son communiqué. Il soutient qu'environ 440 000 employés - sur 550 000 - verraient leur salaire augmenter. Mais les hausses seront à géométrie variable : certains en auraient plus que d'autres. Des employés n'auraient droit à rien de plus avec l'exercice de la relativité salariale. La partie syndicale estime même que 35 000 employés subiront une baisse salariale.

Toujours selon la nouvelle offre du gouvernement, Québec propose de faire passer graduellement, au lieu d'un seul coup, l'âge de la retraite de 60 à 62 ans. Ce serait 61 ans à compter du 1er juillet 2017 et 62 ans à compter du 1er juillet 2019.

Québec abandonne finalement l'idée que la rente soit calculée selon la moyenne des huit meilleures années plutôt que des cinq.

Le gouvernement maintient l'augmentation de la pénalité pour un départ à la retraite anticipé. Cette pénalité passerait de 4% à 7,2% par année.