Le premier ministre Philippe Couillard a annoncé lundi son intention d'harmoniser les taxes d'hébergement afin d'améliorer la promotion touristique du Québec.

M. Couillard a toutefois rejeté l'hypothèse de taxer les forfaits tout inclus à l'étranger, contrairement à ce qui avait été rapporté lundi par Le Devoir.

«Ce qu'on va faire certainement, c'est harmoniser la taxe de la nuitée, a-t-il dit aux journalistes. Pourquoi? Parce qu'on a besoin d'avoir des campagnes pour attirer les touristes chez-nous, mieux coordonner. On n'a pas de message cohérent pour vendre le Québec à l'étranger. Chacun y va de son côté puis ce n'est pas la façon la plus efficace de faire.»

Selon un reportage du quotidien, le gouvernement souhaitait générer des rentrées fiscales supplémentaires de 17 millions $ grâce à l'harmonisation des taxes ainsi qu'une nouvelle perception sur les forfaits tout inclus à l'étranger.

Les adeptes de voyages dans les stations balnéaires du Sud auraient notamment dû payer, à terme, 0,5 pour cent de plus sur leurs forfaits.

Le scénario d'une nouvelle taxe sur les forfaits tout inclus a été évalué puis écarté par le gouvernement, a affirmé M. Couillard, dans une conférence de presse dans sa circonscription de Roberval, au Lac Saint-Jean, après une annonce sur le Plan Nord.

Selon le premier ministre, une telle initiative, qui rapporterait 7 millions $ dans les coffres de l'État, aurait eu un impact négatif sur les familles de la classe moyenne.

«Il n'est pas question de ça, a-t-il dit. C'est un scénario qui a été présenté mais qui ne sera pas mis en place.»

M. Couillard n'a pas précisé si l'harmonisation de la taxe sur l'hébergement, qui varie d'une région à l'autre, se traduira par une hausse à certains endroits.

Selon Le Devoir, l'harmonisation des taxes sur l'hébergement générerait des revenus supplémentaires de 10 millions $.

En mai dernier, l'ancien ministre libéral des Finances Raymond Bachand avait exprimé la crainte que le gouvernement centralise la gestion de la taxe sur l'hébergement grâce à une opération d'harmonisation qui la ferait passer à 3,5 pour cent dans toutes les régions québécoises.

M. Bachand, maintenant président du conseil d'administration de Tourisme Montréal, avait plaidé que les associations touristiques régionales sont les mieux placées pour déterminer leurs besoins de promotion à l'étranger.

Actuellement, seule la région montréalaise impose une taxe de 3,5 pour cent, ce prélèvement variant d'une région à l'autre, notamment 3 pour cent en Gaspésie et 2 pour cent à Laval.

Au cabinet de la ministre du Tourisme, Dominique Vien, l'attachée de presse Cynthia Saint-Hilaire a expliqué que rien n'est décidé concernant la taxe sur l'hébergement.

«Le premier ministre tout à l'heure allait dans le sens que oui, ça pourrait effectivement être une avenue retenue, a-t-elle dit. Mais pour nous le modèle d'affaires n'est pas complété. À savoir quelles propositions seront retenues, ce sera à la fin octobre que la ministre va faire connaître son nouveau plan d'affaires.»

Selon Mme Saint-Hilaire, M. Couillard n'a fait qu'évoquer des scénarios, lundi, pour répondre à la nécessité de mieux structurer la promotion du tourisme au Québec.

Du côté de la Coalition avenir Québec (CAQ), qui s'oppose à l'harmonisation de la taxe d'hébergement, le gouvernement doit faire preuve de plus d'imagination pour augmenter ses revenus, a indiqué le député Donald Martel.

«Je ne suis pas contre la promotion du tourisme, je pense que c'est une industrie qui est rentable pour le Québec, a-t-il dit. Ce contre quoi je suis, c'est qu'on impose une nouvelle taxe au Québec. Il y a des choix à faire.»

L'attaché de presse de la CAQ, Samuel Poulin, croit que le gouvernement doit préserver les particularités dans les sommes perçues dans chaque région.

«Dans certaines régions c'est à 1 pour cent, 1,5 pour cent, et à certains endroits des augmentations vont se faire sentir et c'est l'hébergement qui va en payer le prix», a-t-il dit.