Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, affirme que des gens d'affaires québécois sont prêts à faire l'acquisition des filiales du secteur des médias du conglomérat Québecor.

M. Legault a soutenu mercredi que «trois ou quatre personnes» seraient en position de faire une transaction qui permettrait de garder une propriété québécoise à ces entreprises.

«Ce sont des conversations privées mais j'ai eu plusieurs rencontres, au cours des derniers mois, avec des gens d'affaires de Montréal, a-t-il dit. Il y en a qui sont prêts à acheter la section médias de Québecor.»

Selon M. Legault, ces acheteurs potentiels ont déjà été ou sont actifs dans les secteurs de la radio, de la télévision ou de la presse écrite.

«J'ai rencontré des gens qui m'ont dit qu'il y avait un intérêt», a-t-il dit à la presse parlementaire, avant une réunion de ses députés à l'Assemblée nationale.

Mercredi, le chef péquiste Pierre Karl Péladeau, actionnaire de contrôle de Québecor, a répété qu'il ne souhaite pas vendre son bloc d'actions.

M. Péladeau a soutenu une nouvelle fois que pareille transaction exposerait le Québec à la perte du siège social de l'entreprise, qui est également active dans le secteur des télécommunications.

Juste avant un caucus de ses députés, mercredi matin, M. Péladeau a confirmé qu'il a donné la consigne de ne pas vendre ses actions au mandataire à qui il a volontairement confié ses titres la semaine dernière.

«Je n'ai pas l'intention de vendre les actions qui m'ont été léguées par mon père, a-t-il dit aux journalistes. Je n'ai pas l'intention de vendre les actions d'une entreprise québécoise et de perdre un siège social. Je milite en faveur des entreprises pour qu'elles restent au Québec.»

M. Legault a soutenu que la composante médias de l'entreprise, qui soulève des craintes de conflits d'intérêts avec les activités politiques de M. Péladeau, trouverait preneur au Québec.

Selon M. Legault, qui juge la situation de M. Péladeau incompatible avec son implication politique, le chef péquiste n'a qu'à se départir de ses filiales des médias, parmi lesquelles le réseau TVA, ainsi que Le Journal de Québec et Le Journal de Montréal, ce qui lui permettrait de garder le contrôle sur le conglomérat, dont sa filiale Vidéotron.

«Actuellement M. Péladeau a un faux argument quand il dit: «je veux garder Québecor pour que ça reste québécois', a-t-il dit. C'est un faux argument, il y a d'autres gens d'affaires québécois qui seraient prêts à acheter la section médias de M. Péladeau.»

Le ministre de l'Économie, Jacques Daoust, a estimé également que le milieu des affaires québécois compte des acheteurs potentiels qui disposent des moyens d'acheter les médias de Québecor.

«Il y a des gens très riches au Québec, a-t-il dit. La question n'est pas de savoir s'ils sont capables, la question est de savoir s'ils auraient intérêt à le faire.»

Contrairement au chef caquiste, M. Daoust n'a pas entendu que des acheteurs potentiels pourraient s'intéresser à cette transaction.

«Personne ne m'a parlé de ça, a-t-il dit. Ça ne veut pas dire qu'il n'y en a pas.»

Par ailleurs, M. Legault a affirmé mercredi que la situation de M. Péladeau va susciter de l'opposition à l'intérieur même du caucus péquiste.

«Il ne peut pas y avoir juste Jean-François Lisée qui comprend qu'il y a un conflit d'intérêts entre la politique et la propriété d'un groupe de médias, ce n'est pas vrai qu'il y a seulement Jean-François Lisée qui comprend ça, a-t-il dit. Je pense que la pression va venir, non seulement de l'extérieur, mais aussi de l'intérieur du PQ.»