Les députés ont aboli les applaudissements pendant la période des questions, mardi, dans l'espoir d'atténuer l'esprit partisan dans les échanges à l'Assemblée nationale.

La motion, adoptée à l'unanimité dès la reprise des travaux après l'ajournement estival, prévoit également que la séance des affaires courantes commencera à l'heure, à 14h le mardi et 10h les mercredi et jeudi.

Les députés ont convenu dans leur motion d'aller plus loin en amorçant des travaux qui doivent améliorer le fonctionnement de l'institution.

La dernière réforme parlementaire avait été mise en place en avril 2009.

Le troisième vice-président de l'Assemblée nationale, François Gendron, avait lancé cette idée en août, qui a ensuite reçu l'appui de son caucus péquiste, puis des libéraux et caquistes.

Un député péquiste, Sylvain Pagé, avait déjà cessé les applaudissements à titre personnel depuis plusieurs années.

Le leader parlementaire péquiste Bernard Drainville a déclaré en Chambre que ce changement répond aux attentes de la population qui souhaite moins de partisanerie au parlement.

«Si on baisse le ton, on va se rapprocher du fond des choses, du fond plus respectueux et moins partisan que l'on souhaite, et que les Québécois souhaitent», a-t-il dit.

Le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier, a exprimé le souhait qu'avec cette discipline, l'institution demeure «un phare, un modèle, un exemple».

«S'il est vrai que ces gestes sont importants, c'est parce qu'ils sont une limite que nous voulons nous donner pour que nous ayons des débats plus respectueux, a-t-il dit. Ça va se faire aussi avec les paroles que nous allons utiliser lors des questions et lors des réponses.»

La députée Manon Massé, de Québec solidaire, a observé que ce changement est «une goutte d'eau» dans l'océan des changements de culture à apporter au fonctionnement de l'institution.

«L'important, c'est le fond comme disait mon autre collègue, mais c'est surtout la volonté d'y arriver, a-t-elle dit. C'est surtout la volonté de changer cette culture guerrière qui nous anime pour l'amener vers une culture de collaboration.»

En concluant cette première période questions sans applaudissements, mardi, le président de l'Assemblée nationale, Jacques Chagnon, a noté que le nombre d'interventions de l'opposition avait «un peu» augmenté grâce au temps ainsi gagné.

Les 125 députés étaient conviés à l'Assemblée nationale, mardi, pour la reprise des travaux parlementaires après l'ajournement de juin.

Deux nouveaux députés libéraux, Sébastien Proulx et Véronyque Tremblay, ont fait leur première rentrée après leur élection lors d'un scrutin partiel, en juin.

Au chapitre de la correspondance, M. Chagnon a déposé deux lettres, du jurisconsulte Claude Bisson et du commissaire à l'éthique Jacques Saint-Laurent, annonçant qu'ils ne souhaitent pas de renouvellement à la fin de leur mandat respectif.