Même s'il reconnaît que ses propositions sur l'économie n'ont pas fait mouche auprès de l'électorat ces derniers mois, François Legault n'entend pas lâcher prise. Le chef de la Coalition avenir Québec s'envolera bientôt pour l'Allemagne et deux pays scandinaves afin de peaufiner sa plateforme.

M. Legault s'envolera début juillet pour Munich, Hambourg, Copenhague et Stockholm pour rencontrer des entreprises et des décideurs économiques. Il souhaite étudier comment ces régions réussissent à convaincre des entreprises étrangères de s'établir chez elles.

«Actuellement, même dans les pays capitalistes, il y a des États qui sont très agressifs dans l'aide aux entreprises», indique le chef caquiste en entrevue téléphonique.

M. Legault milite depuis des années pour une réforme du fonctionnement de l'aide aux sociétés. Il souhaite que Québec réduise les crédits d'impôt au profit d'une stratégie d'aide directe aux entreprises qui créent des emplois «de qualité».

L'organisme Invest in Bavaria, qu'il compte visiter, est un modèle pour le Québec, dit-il.

«Ils sont très tournés vers le manufacturier, explique M. Legault. Ils font beaucoup plus de démarchage. Le démarchage, ce n'est pas aller une fois par année à Davos, c'est un processus continuel.»

Modèle universitaire

Il visitera également des centres de recherche universitaires qui se trouvent en plein coeur de secteurs industriels. Cette stratégie de «zones d'innovation» permet de mieux arrimer les activités de recherche aux besoins des entreprises, croit le chef caquiste.

M. Legault souhaite que les universités québécoises imitent le modèle, surtout à Montréal, Sherbrooke et à Québec.

Sa proposition n'est pas sans rappeler la réforme du Conseil national de recherche du Canada, introduite en 2012 par le gouvernement Harper. Ce projet visait à délaisser la recherche dite «fondamentale» au profit de travaux qui ont des applications commerciales.

Même si ce virage a été critiqué à Ottawa, M. Legault croit pouvoir l'implanter au Québec. En outre, il s'agit d'un moyen pour le gouvernement, par l'intermédiaire des universités, d'épauler les entreprises sans contrevenir aux obligations du Canada en matière de commerce international.