Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a déclaré lundi que Gérard Deltell avait été écarté de son poste de leader parlementaire en raison de problèmes personnels avec plusieurs collègues du caucus.

Dans une entrevue radio, M. Legault a affirmé que cette décision avait été prise pour le bien de la CAQ et la cohésion du caucus.

«Je n'ai pas fait ça pour le plaisir, j'ai fait ça pour le caucus, pour le bien de la CAQ, a-t-il dit. Il avait des problèmes avec certains de ses collègues, avec plusieurs de ses collègues. Je ne veux pas rentrer dans le détail, c'est presque des relations personnelles, mais je ne l'ai pas fait pour le plaisir ou pour punir qui que ce soit.»

La semaine dernière, en dressant un bilan des derniers mois de travaux parlementaires, M. Legault avait pour la première fois évoqué les motifs de sa décision, après la dernière élection générale d'avril 2014.

Sans élaborer, le chef caquiste s'était contenté d'affirmer qu'il avait eu de «bonnes raisons» de procéder de la sorte en confiant d'autres tâches parlementaires à M. Deltell, qui était notamment porte-parole en matière d'énergie et de ressources naturelles.

M. Deltell a quitté ses fonctions de député de la CAQ en avril dernier pour annoncer qu'il sera candidat conservateur aux prochaines élections fédérales.

La semaine dernière, la CAQ a subi une défaite douloureuse quand les libéraux ont réussi à remporter la circonscription de Chauveau, qui était représentée par M. Deltell depuis 2008.

Sur les ondes de la station 98,5 FM, lundi, M. Legault a affirmé que durant la campagne qui a précédé cette élection partielle, plusieurs électeurs lui avaient parlé de sa décision de ne pas nommer M. Deltell au poste de leader parlementaire, qu'il occupait depuis deux ans.

«Il y a des gens qui ont dit, quand j'ai fait campagne dans Chauveau: «on vous en veut d'avoir tassé Gérard Deltell', a-t-il dit. Ce que j'ai dit, c'est que je n'ai pas tassé Gérard Deltell pour le plaisir de tasser Gérard Deltell.»

Selon le chef caquiste, M. Deltell, un ancien chef de l'Action démocratique du Québec qui a mené sa formation à une fusion avec la CAQ, n'était plus en position d'exercer ses fonctions de leader parlementaire dans le caucus.

«Être leader, ça veut dire bien s'entendre avec ses collègues, a-t-il dit. Moi, comme chef de parti, pour la cohésion du parti et du caucus, j'ai l'obligation de prendre des décisions difficiles. Quand ça ne fonctionne pas, quand j'ai plusieurs députés qui viennent me voir pour me dire que ça ne fonctionne pas, je suis obligé de prendre des décisions.»

L'organisation électorale de M. Deltell, qui sera candidat dans la circonscription de Louis-Saint-Laurent, au scrutin fédéral d'octobre prochain, a affirmé qu'il ne fera aucun commentaire.

La semaine dernière, devant les propos de M. Legault, M. Deltell s'était contenté d'une déclaration sur sa page Facebook, dans laquelle il avait exprimé sa surprise en plus de constater «que la CAQ traverse une période difficile».