Près d'un millier de personnes, membres de divers syndicats québécois, se sont rassemblées dimanche matin devant le Palais des congrès de Montréal pour dénoncer les « offres méprisantes du gouvernement à l'endroit des salariés du secteur public ».

La manifestation a lieu en marge du congrès du Parti libéral du Québec, où le premier ministre Philippe Couillard a annoncé samedi que la période d'austérité que connaît le Québec n'était pas terminée.

« On ne fait aucun débat de société sur ces décisions-là. On n'en mesure pas les impacts. Nous, on veut établir un dialogue social sur ces questions-là », a déclaré le président de la Fédération des travailleurs du Québec, Daniel Boyer. « À l'automne, on va aller chercher des mandats de grève si on juge que la négociation va mal », a-t-il prévenu.

Les travailleurs membres du Front commun de la FTQ, de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et du Secrétariat intersyndical des services publics qualifient de « gifle au visage » les propositions du gouvernement Couillard sur les salaires dans la fonction publique.

Québec propose aux 550 000 syndiqués de la fonction publique un gel salarial de deux ans, suivi d'une augmentation de 1 % pour les trois années suivantes.

Or, le Front commun soutient que les employés qu'il représente subissent un retard salarial de 7,2 % par rapport aux autres travailleurs québécois.

« En plus de nous appauvrir aujourd'hui, le gouvernement voudrait nous appauvrir jusqu'à la fin de nos jours en demandant des reculs importants à notre régime de retraite, pourtant en excellente santé », déplore aussi la CSN.

« Martin Coiteux nous répète depuis des mois qu'il faut rétablir l'équilibre budgétaire, mais quand on lui suggère des pistes concrètes d'économies, il ne fait preuve d'aucune écoute », a soutenu Daniel Boyer. Parmi ces recommandations figurent la baisse du recours à la sous-traitance et la réduction du recours au privé.

« Le gouvernement a toujours de l'argent pour s'entendre avec les médecins, pour diminuer les impôts des entreprises ou pour les salaires des dirigeants des sociétés d'État », a lancé la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque, devant une foule survoltée.

Bon nombre d'employés du secteur public - enseignants, travailleurs de la santé, employés de la sécurité publique - soufflaient avec ardeur dans des vuvuzelas pour signifier leur appui à leurs syndicats respectifs.

La foule a aussi vivement réagi quand Francine Lévesque a évoqué des mesures d'austérité sexistes. « 75 % de nos membres sont des femmes. On s'attaque à des femmes », a-t-elle clamé.

Le Front commun, qui représente 400 000 employés de la fonction publique, réclame des hausses salariales d'au moins 13,5 % sur trois ans.