Dans un Théâtre National rempli aux trois quarts, le candidat à la direction du Parti québécois (PQ) Pierre Karl Péladeau a rassemblé ses partisans pour la dernière fois avant le vote qui se déroulera du 13 au 15 mai.

À la toute fin de l'après-midi, le candidat et député de Saint-Jérôme est monté sur scène, présenté par l'ancien premier ministre Bernard Landry, qui lui a offert son appui. M. Landry a dit qu'il espérait le présenter pour la dernière fois comme «le candidat à la direction».

«Je vais t'appeler mon chef dans très peu de temps», a dit M. Landry, confiant, comme tous les autres partisans réunis, de voir M. Péladeau prendre la tête du PQ.

Les membres du Parti québécois éliront au cours de la prochaine semaine celui ou celle qui succédera à Pauline Marois. M. Péladeau affronte Martine Ouellet, Alexandre Cloutier et Pierre Céré. Ce dernier doit annoncer dimanche s'il poursuit la course ou non. Les prévisions donnent la victoire à M. Péladeau, et l'ambiance qui régnait dans le théâtre en témoignait.

Sur scène, remerciant les bénévoles et tous les députés qui lui ont donné leur appui, M. Péladeau a rappelé qu'il lui fallait un mandat pour mener le Québec vers la souveraineté.

«Cette longue campagne, je l'ai faite en pensant à vous, pour que l'on puisse se remettre ensemble sur le chemin de la fierté et de la liberté», a-t-il déclaré sous les applaudissements nourris de la salle.

«L'heure du rassemblement (a) sonné. Donnons-nous les moyens d'aller un peu plus haut, un peu plus loin. Nous le pouvons et nous le ferons.»

Il a également évoqué sa célèbre famille, disant notamment que l'authenticité était une valeur prioritaire chez les Péladeau, «et dorénavant chez les Péladeau-Snyder» (une référence à sa conjointe, Julie Snyder). «Vous avez dû vous en rendre compte, la langue de bois, ce n'est pas mon fort», a-t-il dit.

Les attaques envers le gouvernement Couillard se sont faites plus rares que les appels à la souveraineté. À quelques reprises seulement, des invités ont évoqué des coupes budgétaires ou d'autres mesures, des appels ponctués par les huées du public partisan. Cela a encouragé M. Péladeau à entonner brièvement la chanson «Libérez-nous des libéraux» de Loco Locass.

L'historien Marcel Tessier a lui aussi fait référence au Parti libéral et à la Coalition avenir Québec (CAQ), en plus de dire à l'endroit de Pierre Karl Péladeau que celui-ci lui avait «redonné le goût de (se) battre».

Ont notamment défilé sur la scène Marjo, Alexandre Belliard, Richard Petit, Valérie Blais et Paul Piché dans un spectacle coanimé par Julie Snyder et Annie-Soleil Proteau.

La veuve de Pierre Falardeau, Manon Leriche, elle-même une réalisatrice, a lu un texte de son défunt conjoint, une lecture ponctuée de plusieurs applaudissements nourris du public indépendantiste.

Le projet de souveraineté n'était d'ailleurs pas tabou. Tous ou presque, artistes et politiciens, ont exprimé sans réserve leur souhait de voir M. Péladeau réaliser ce grand objectif du Parti québécois.

Le député Bernard Drainville, notamment, a affirmé que la marche devait reprendre dès l'élection d'un nouveau chef du parti.

Après avoir démontré que le PQ était un «parti d'idées», a-t-il dit, il faut montrer que c'est un parti «uni», un «parti du monde».

M. Drainville, qui est derrière le projet de charte des valeurs, a insisté à quelques reprises sur la diversité du Québec.  Il a finalement désigné Pierre Karl Péladeau comme le conducteur qui manquait au véhicule qui mènera le Québec vers l'indépendance.

«Pierre Karl va nous rallier. Est-ce que je n'en suis pas la preuve vivante?», a-t-il crié, lui qui s'est rangé derrière M. Péladeau après avoir brigué la direction péquiste.