Les contribuables québécois doivent s'attendre à des hausses de tarifs plus importantes que prévu, malgré les engagements passés du gouvernement.

Le premier ministre Philippe Couillard a confirmé jeudi que Québec pourrait réviser divers tarifs à la hausse, au-delà du taux d'inflation annuelle.

Dans le passé, le gouvernement s'était pourtant engagé à ne pas hausser les tarifs, ou encore à ne pas imposer des hausses supérieures à l'inflation.

En février 2014, alors dans l'opposition, M. Couillard exigeait du gouvernement péquiste qu'il n'impose «aucune hausse d'impôt ou de taxe dans le prochain budget. Ça prend absolument un répit pour le contribuable».

Peu après, en campagne électorale, les libéraux s'étaient engagés à ne pas hausser le fardeau fiscal des Québécois. En décembre, en faisant le bilan de la session parlementaire, le premier ministre Couillard avait dit que le manque à gagner pour atteindre l'équilibre budgétaire ne serait pas pigé dans la poche des contribuables, qui avaient fait leur large part. En mars, le ministre des Finances, Carlos Leitao, réaffirmait l'engagement du gouvernement de ne pas hausser les taxes, tarifs et impôts.

Jeudi, à la suite du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, le premier ministre Couillard a confirmé que la hausse de loyer bientôt exigée des personnes âgées habitant dans un Centre hospitalier de soins de longue durée (CHSLD) dépasserait l'inflation.

On apprenait aussi que Québec allait imposer une nouvelle taxe sur l'hébergement en camping.

«On n'a jamais dit qu'il n'y aurait pas de hausses de tarifs. On a dit qu'on les maintiendra le plus près possible de l'inflation. C'est ce qu'on veut faire dans tous les cas», a-t-il indiqué en point de presse, à la suite d'un discours devant les membres de la Chambre de commerce de Québec.

Dans le cas des CHSLD, Québec a donc décidé d'imposer «un petit rattrapage pour faire face aux coûts». Le premier ministre n'a pas chiffré ce «petit rattrapage», qui devrait être «le plus près possible de l'inflation».

Au fil des mois, le discours gouvernemental a donc évolué.

D'autres tarifs, comme les services de garde désormais modulés en fonction du revenu des parents, ont aussi été revus à la hausse, sans égard à l'inflation, malgré les engagements passés.

En décembre, en faisant son bilan de session, M. Couillard affirmait que «le chemin qui reste à faire (pour atteindre l'équilibre budgétaire) ne sera pas fait par les citoyens. Il sera fait par le gouvernement dans son périmètre de dépenses».

«On n'ira pas plus loin, ajoutait-il. Les contribuables ont fait leur effort, on le sait. On le sait que ça n'a pas été facile. Cet effort est fait.»

De son côté, en mars, avant le dépôt de son budget, le ministre Leitao déclarait qu'il n'était pas question de toucher au portefeuille des contribuables.

«Nous nous étions engagés à ne pas augmenter les taxes, impôts et tarifs, et il n'y a pas de hausses de taxes, d'impôts et de tarifs, dans ce budget», avait-il dit.