C'est pour se plier aux attentes du maire de Montréal, Denis Coderre, que le ministre des Transports, Robert Poëti, met la hache dans l'Agence métropolitaine de transport (AMT), estime la députée péquiste de Vachon, Martine Ouellet.

Le ministre Poëti faisait adopter aujourd'hui par le conseil des ministres son projet de modifications à l'AMT - essentiellement, un nouvel organisme est créé, l'ART, plus directement subordonné aux villes de la CMM, qui y enverra la moitié des membres du conseil d'administration.

Pour Mme Ouellet, ce type de conseil d'administration est contraire à la loi sur la gouvernance, qui prévoit une composition de membres «indépendants» et non d'élus des villes. Le ministre Poëti contourne le problème en disant qu'il crée des sociétés supramunicipales plutôt que des agences, «mais on ne peut faire indirectement ce qui est illégal», lance-t-elle.

Pour elle, le vérificateur général et la Commission de l'administration publique de l'Assemblée nationale proposaient unanimement d'augmenter le nombre d'administrateurs indépendants. «Alors que les villes de Vancouver et Toronto ont dépolitisé au maximum la gouvernance de ses sociétés de transports, le ministre Poëti va dans l'autre direction», insiste-t-elle.

«C'est du brassage de structures, qui politise l'enjeu du transport à Montréal, ce qui risque d'immobiliser les décisions dans le transport collectif», dira Mme Ouellet.