Le gouvernement Couillard veut réhabiliter la Commission municipale du Québec (CMQ), dont la crédibilité a été mise à mal par la commission Charbonneau.

Le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, entend lui conférer un «pouvoir accru» et lui «redonner la crédibilité» qu'elle avait à l'époque du juge Richard Beaulieu, président de la CMQ de 1973 à 1989. Ce dernier débarquait dans des villes sur lesquelles pesaient des soupçons. Dans une entrevue au Soleil en 2010, il demandait d'ailleurs à Québec de «rhabiller» cet organisme devenu «pépère».

L'automne dernier, la juge France Charbonneau a soutenu que la CMQ «est peut-être importante sur papier», mais qu'elle ne l'est pas «dans les faits». La CMQ n'a pas mené une enquête de son propre chef depuis 1988, a-t-on constaté devant la commission Charbonneau, par exemple.

Notons qu'en 1994, des pouvoirs lui ont été retirés au profit du ministère des Affaires municipales. Dix ans plus tard, le gouvernement Charest a eu l'intention d'abolir l'organisme.

La CMQ est devenue au fil du temps un point de chute pour des politiciens et des mandarins, comme l'a déjà signalé La Presse. Pierre Moreau a d'ailleurs reconnu que dans le passé, des nominations avaient alimenté la perception négative à l'égard de la CMQ.

Peu de temps après son arrivée au pouvoir, le gouvernement Couillard a sorti l'ancienne directrice de cabinet de Bernard Landry, Brigitte Pelletier, de son poste de sous-ministre à l'Emploi pour la nommer à la tête de la CMQ. Hier, le ministre Moreau a réitéré sa confiance en Mme Pelletier avec qui il travaille à «l'élargissement du mandat» de l'organisme.

«Dans le cadre des négociations avec les municipalités, on va leur donner un pouvoir beaucoup plus large, une autonomie beaucoup plus grande, a-t-il expliqué. Et si on veut donner une autonomie beaucoup plus grande, il faut affranchir les municipalités d'une relation de contrôle et d'examen du pouvoir politique du gouvernement du Québec.»