Le gouvernement Couillard dévoilera mercredi prochain, à Montréal, sa propre vision du Plan Nord. Mais le programme lancé il y a quatre ans par Jean Charest sera profondément modifié: les sociétés minières ne pourront pas y jouer un rôle aussi important que prévu en raison de la chute marquée du prix des métaux.

Le Conseil des ministres a entériné hier le mémoire soumis par le ministre Pierre Arcand, où est énoncée «une nouvelle mouture» du plan de développement nordique du gouvernement Charest. Les chiffres ont changé du tout au tout: le plan de la semaine prochaine est trois fois moins ambitieux que celui de 2011. Le gouvernement Charest envisageait d'injecter 1,6 milliard dans le Nord en cinq ans; la semaine prochaine, on parlera plutôt de 500 millions d'ici 2020.

C'est que la nature des projets est très différente: sous Jean Charest, on prévoyait une foule d'infrastructures nécessaires à l'exploitation minière, des routes, des aéroports, des ports en région nordique. Le plan de la semaine prochaine se veut davantage tourné vers les collectivités: on parlera davantage de logement pour les communautés autochtones, de tourisme, de routes et de fibre optique. «Ce plan ne sera pas que minier», résume-t-on, les faibles cours du prix des métaux ayant dissuadé bien des multinationales de financer des projets toujours coûteux au nord du 49e parallèle.

Une brochette de ministres accompagnera mercredi M. Couillard et le ministre Arcand, responsable de l'Énergie. Mais on a pris soin d'inviter aussi bon nombre de communautés autochtones visées au premier chef par les annonces.

D'importantes retombées

À longue échéance, le gouvernement fera miroiter des chiffres gigantesques. En 20 ans, soutiendra-t-on, des investissements de 50 milliards seront faits dans le Nord, dont plus de 2 milliards lui reviendront en taxes et impôts. La part de financement public sera d'environ 2,8 milliards dans les infrastructures et les communautés. À chaque mission à l'étranger, le premier ministre Couillard s'est fait rappeler l'importance du Plan Nord pour les investisseurs.

Actuellement, 17 projets miniers restent sur l'écran radar du gouvernement. La plupart sont connus, notamment la mine de diamants Stornoway, où Québec a beaucoup investi par l'entremise d'Investissement Québec (à l'origine la SGF), ou le gisement d'apatite Arnaud qui a récemment fait l'objet d'une annonce.

En dépit des prix déprimés, on estime toujours qu'en cinq ans les sociétés minières injecteront 22 milliards et créeront 10 000 emplois d'abord dans la construction, ensuite dans l'exploitation.