En pleine période d'austérité, pas moins de six ministres accompagneront Philippe Couillard en mission officielle en France du 2 au 6 mars, dénonce l'opposition péquiste.

À l'occasion de la 18e Rencontre alternée des premiers ministres québécois et français, le chef du gouvernement libéral sera à la tête d'une imposante délégation ministérielle. Le Parti québécois s'est chargé d'en livrer le détail mardi en point de presse.

Selon la députée Carole Poirier, la vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, la ministre de la Culture, Hélène David, le ministre délégué à l'Implantation de la stratégie maritime, Jean D'Amour, le ministre de l'Environnement, David Heurtel, le ministre de l'Économie, Jacques Daoust, et la ministre des Relations internationales, Christine St-Pierre, seront du voyage.

Ce long chapelet de ministres ne figure pas sur l'avis transmis aux médias annonçant la mission. On y souligne que M. Couillard sera accompagné d'une délégation ministérielle, d'affaires et institutionnelle. Outre Paris, où il aura des entretiens politiques et participera à des activités à caractère économique, le premier ministre se rendra à Bordeaux, où se tiendront des activités sur les thèmes de la recherche, de l'innovation, de la culture et de la coopération interuniversitaire.

Si le passé est garant de l'avenir, la mission française de M. Couillard n'augure rien de bon, a soutenu Mme Poirier, rappelant que le premier ministre est revenu du grand sommet économique de Davos en janvier avec «rien dans les poches».

«On nous bombarde tous les jours du même message sur l'austérité, les coupures… Quand on coupe un programme comme Chapeau, les filles! à 64 000 $, mais qu'on part à sept à l'étranger, écoutez, il ne faut pas rire des Québécois», a déclaré la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.

«Est-ce que c'est un show de communications qu'il s'en va faire à Paris? Alors, nous, on veut vraiment savoir qu'est-ce qu'il va faire dans cette mission-là», a-t-elle ajouté.

En entrevue en fin de journée à La Presse Canadienne, la ministre Lise Thériault a soutenu qu'elle ne savait pas encore si elle serait du voyage. Elle disait être en attente d'une décision du bureau du premier ministre.

«Je peux juste vous dire que je suis encore en attente. On nous a demandé des scénarios et à partir du moment où les scénarios seront confirmés, ça sera au bureau du premier ministre de faire l'annonce», a-t-elle précisé.

Mme Thériault a cependant admis qu'elle aimerait échanger avec ses vis-à-vis français sur des questions touchant la sécurité.

«Toutes les questions de la sécurité publique sont vraiment intéressantes et l'autre bord de l'Europe, on a des problématiques qui sont communes avec ce qu'on vit ici au Québec», a déclaré la titulaire de la Sécurité publique.