Philippe Couillard a rappelé ses troupes à l'ordre, mardi, en affirmant qu'il souhaite que le message de son gouvernement soit « bien compris ».

Le premier ministre a visiblement été échaudé par la série de déclarations qui ont forcé ses ministres à corriger le tir au cours des derniers jours. Mardi, il a martelé l'importance pour son gouvernement de diffuser un message cohérent.

« Il n'y a pas 25 gouvernements au Québec, il y en a un, a-t-il affirmé. Et il y a un message gouvernemental. Et on veut faire en sorte - et pour vous (les journalistes) également - que le message soit bien compris. »

Le premier ministre a contredit son ministre des Transports, Robert Poëti, qui a indiqué à Radio-Canada qu'il souhaite donner le pouvoir à la Ville de Montréal de taxer davantage les propriétaires qui habitent près des transports collectifs.

Le Québec n'entend pas proposer de nouvelles taxes, a affirmé M. Couillard. Au contraire, dit-il, sa priorité est de réduire le fardeau fiscal des Québécois.

« Nous n'avons aucune intention d'accorder de façon unilatérale des nouveaux pouvoirs de taxation à la Ville de Montréal », a-t-il dit.

M. Couillard a également qualifié de « positif » le recul du ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, qui a renoncé à rembourser les contribuables de Longueuil une hausse de taxe que la mairesse Caroline St-Hilaire a imputée aux compressions du gouvernement libéral.

« Il semble que leur réunion a permis de démontrer de la part de la mairesse de Longueuil que ce qu'elle avait décidé était justifié compte tenu des obligations qu'elle a, a dit M. Couillard. On attend que la Ville de Laval fasse le même exercice avec M. Moreau. »

Pas de confiance à Bolduc

Quant à Yves Bolduc, qui s'est retrouvé dans l'embarras après avoir déclaré qu'une fouille à nu peut être acceptable si elle est menée de manière « très respectueuse », le premier ministre a refusé de lui réitérer sa confiance. 

Questionné directement sur son ministre de l'Éducation, M. Couillard a simplement déclaré : « Je suis très heureux de la manière dont le gouvernement fonctionne en ce moment. »

M. Couillard a affirmé ne pas envisager un remaniement de son cabinet « aujourd'hui ».

En décembre, M. Couillard s'était porté à la défense de son ministre. Il a affirmé que M. Bolduc « se dévoue à sa tâche avec beaucoup d'intensité ».

« Vous allez voir au début de 2015 le résultat de son travail », a-t-il déclaré à l'époque.

Les réprimandes que le premier ministre a servies à trois membres de son équipe ont amusé les partis de l'opposition.

Le chef par intérim du Parti québécois, Stéphane Bédard, y voit la preuve que le chef libéral tente de centraliser les pouvoirs entre ses mains.

« Le roi Soleil est là. Il l'affirme, d'ailleurs : il dit "le gouvernement, c'est moi" », a ironisé M. Bédard, une allusion au roi Louis XIV.

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a pour sa part qualifié de « triste » la succession de volte-face au sein du gouvernement libéral.

« On a le ministre Moreau qui veut empêcher les taxes municipales d'augmenter qui se fait rabrouer par Philippe Couillard. On a le ministre Robert Poëti qui, lui, veut augmenter les taxes municipales qui se fait rabrouer par Philippe Couillard. Et on a un premier ministre qui n'est pas capable de dire s'il appuie toujours son ministre de l'Éducation. On nage en pleine improvisation », a-t-il ironisé.