La menace d'imposer un bâillon la veille d'un rassemblement péquiste et la pose de pancartes avant le déclenchement d'une élection partielle dans Richelieu montre que le gouvernement Couillard ne joue pas «fair-play», estime le chef par intérim du Parti québécois, Stéphane Bédard.

Le chef de l'opposition s'est insurgé mercredi contre l'intention affichée par le gouvernement libéral de convoquer l'Assemblée nationale dès cette semaine pour faire adopter le projet de loi 10 sur la réforme du réseau de la santé. Cela pourrait forcer les parlementaires à siéger jusque tard vendredi soir.

Or, les députés du PQ doivent prendre le chemin de Laval, ce week-end, afin de prendre part à la Conférence nationale des présidentes et des présidents du parti, a souligné M. Bédard. Ce qui rend la stratégie libérale d'autant plus «cynique» à ses yeux.

«Ce projet de loi mérite d'être encore étudié, a-t-il dénoncé. C'est tout un chambardement qui va avoir des effets pendant cinq ou six ans sur le réseau de la santé, où le patient n'est pas au coeur des préoccupations, donc on a du temps. Le fait de le faire vendredi, c'est le cynisme total. C'est dire aux députés, partez pendant la nuit vers Laval et on ne respecte plus les militants dans les différents partis.»

M. Bédard a aussi dénoncé la stratégie des libéraux dans la circonscription de Richelieu. On s'attend à ce que l'élection partielle visant à combler le siège laissé vacant par Élaine Zakaïb soit déclenchée bientôt, mais des pancartes du candidat libéral Benoît Théroux sont apparues dès hier soir.

Cette stratégie n'est pas illégale, indique le porte-parole du Directeur général des élections, Denis Dion. Tout au plus le Parti libéral devra-t-il défrayer une partie du coût des pancartes à même ses propres coffres.