Malgré les représentations des jeunes du Parti québécois et de la plupart des candidats, des arguments de poids plaident pour que l'on se contente de deux débats dans la course à la succession de Pauline Marois.

Responsable de l'organisation de la course, l'ex-ministre Jacques Léonard «a pris les choses en délibéré. Disons que la porte n'est pas complètement fermée, mais il doit travailler à l'intérieur du budget voté en octobre, qui est de 850 000$, cela ne doit pas être dépassé», explique Raymond Archambault, président du PQ.

«Tout est serré là-dedans. La cause est pas mal entendue, s'il y avait des moyens de faire les choses autrement. M. Léonard va voir ce qui peut être fait à l'intérieur du cadre budgétaire.» Les courses antérieures du PLQ et du PQ ont permis aux candidats de croiser le fer plus fréquemment, cinq fois pour les libéraux en 2013 et sept fois pour le PQ en 2005, mais cela n'ébranle pas le président du PQ. «Pour la présidence des États-Unis ou la présidence de la France, il n'y a qu'un seul débat», relève-t-il.

«Je sais tout ça», laisse tomber pour sa part M. Léonard, joint chez lui. «On ne prendra pas de décisions avant que la chose arrive», dit-il.

«C'est une décision qui est en délibéré, les candidatures officielles seront connues le 4 février, je vais rencontrer les candidats par la suite et on va en discuter», tranche Jacques Léonard. La question des finances est centrale, «cela coûte cher, les débats», observe l'ex-ministre.

Montréal et Québec, la métropole et la capitale, auront chacune un débat, «c'est incontournable, on ne peut passer à côté de ces deux villes», observe M. Archambault. Pour les autres, «faudra faire preuve d'imagination». Le choix du nouveau chef aura lieu à la mi-mai; mars et avril pourraient facilement permettre de tenir ces deux affrontements, explique-t-il.

Résolution des jeunes

Les jeunes péquistes ont ajouté en fin de semaine leur voix aux candidats qui jugent insuffisant que le parti n'organise que deux débats. Par résolution, le Comité national des jeunes a demandé qu'au moins cinq débats soient tenus. Cette demande fait l'affaire des candidats Drainville, Cloutier, Lisée et Ouellet, qui, loin derrière Pierre Karl Péladeau selon les sondages, auront besoin d'un maximum d'occasions pour se mettre en valeur. D'autant plus que ces candidats en coulisse prédisent que l'ancien patron de Quebecor risque d'être un piètre adversaire, peu habitué qu'il est à la joute oratoire.

Il a trouvé hier un collaborateur de première force toutefois en matière d'argumentation: l'universitaire Daniel Turp a annoncé qu'il appuierait M. Péladeau.

Les jeunes péquistes, relève le président de l'aile jeunesse du PQ, l'ex-député Léo Bureau-Blouin, «souhaitent qu'il y ait place au débat, et surtout que tous les candidats participent aux différents débats».