Le plus important regroupement de cégépiens au Québec s'inquiète de la possibilité que Pierre Karl Péladeau veuille couper les vivres aux associations étudiantes parce qu'il aurait confié des responsabilités importantes à un militant aux positions controversées.

François Alexandre Guay est l'un des responsables du volet jeunesse de la campagne Péladeau et appuie une poursuite judiciaire contre le monopole des associations étudiantes, selon la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ).

«Ce sont deux faits qui, pour moi, sont inquiétants», a affirmé le président de l'association, Alexis Tremblay.

Le président de la FECQ dit avoir deux interrogations à la lumière de ses découvertes: «Quelle influence ce jeune homme a sur M. Péladeau? Et est-ce que sa position est celle de son candidat?»

M. Guay était l'organisateur et l'animateur de la conférence au cours de laquelle M. Péladeau a annoncé sa candidature. Cet automne, il a aussi été l'un des premiers signataires d'une lettre ouverte appelant le député à se lancer dans la course. Toutefois, il nie avoir quelque responsabilité que ce soit dans la campagne.

«Absolument pas, a-t-il répliqué. J'ai aidé à récolter des signatures, mais sans plus. [...] Je suis un militant comme un autre, je n'ai pas de poste.»

Selon nos informations, il s'est toutefois présenté auprès de plusieurs militants péquistes comme le responsable du volet jeunesse de la campagne de M. Péladeau, en compagnie d'une autre militante.

Formule Rand

Comme dans les milieux de travail syndiqués, les étudiants québécois sont automatiquement membres de leur association étudiante et la cotisation réclamée par celle-ci est directement prélevée sur les relevés de compte des établissements.

Ce système prévaut depuis le début des années 80, avec l'adoption d'une loi par le gouvernement péquiste de l'époque.

Laurent Proulx, qui s'est fait connaître comme détracteur des associations étudiantes pendant le mouvement de contestation du printemps 2012, tente de faire invalider cette loi depuis l'an dernier. Il plaide devant la Cour supérieure que le système actuel viole la liberté d'association des étudiants.

Selon la FECQ, François Alexandre Guay appuie la lutte de M. Proulx. Sur les réseaux sociaux, il s'est notamment opposé au fait que Léo Bureau-Blouin, président des jeunes péquistes, défende la position traditionnelle du Parti québécois en critiquant la poursuite en invalidité.

En entrevue, M. Guay assure qu'il souhaite simplement que les tribunaux puissent s'exprimer sur la question et qu'il n'est pas du ressort du président des jeunes péquistes de s'ingérer dans un débat juridique.

«Ma position, c'est qu'on devrait laisser aller le débat, a-t-il dit. Je ne suis pas pour la formule Rand ni contre la formule Rand, je suis juste pour qu'on fasse le débat. [...] Personnellement, je suis pour la liberté d'association.»