Un gel salarial de deux ans, assorti de nombreuses dispositions pour rendre moins intéressante la retraite; le gouvernement Couillard demande aux employés du secteur public des concessions importantes. Une période de turbulence est à prévoir, de répondre d'une seule voix une ribambelle de ténors syndicaux, qui répliquaient au dépôt des offres gouvernementales.

«On dirait que le gouvernement s'ennuie du bruit des casseroles» de lancer en réaction Louise Chabot, la porte-parole du Secrétariat intersyndical des services publics. Pour Sylvain Malette, le président de la Fédération autonome de l'enseignement, Québec vient par ses offres de jeter aux ordures des années de progression dans ses relations de travail. Québec dit à ses employés «qu'ils valent moins que l'inflation» avec un gel de deux ans.

De l'avis syndical avec une attaque incompréhensible envers les régimes de retraite des employés de l'État, le gouvernement Couillard va déclencher des départs massifs, «le salut sera dans la fuite» de soutenir Régine Laurent, la porte-parole de la Fédération Interprofessionnelle de la Santé du Québec.

Le Conseil du trésor, par la voix de son négociateur Maurice Charlebois a déposé lundi matin ses positions pour la prochaine ronde de négociation. Comme l'avait indiqué La Presse, Québec propose une convention de cinq ans, qui débutera par deux années de gel salarial. Les trois années suivantes, une hausse annuelle de 1 % est envisagée. On est bien loin de la demande du Front commun de 13,5 % d'augmentations, sur trois ans.

Québec réclame aussi des concessions sur les régimes de retraite, actuellement un fonctionnaire peut partir à la retraite à 60 ans sans pénalité s'il a servi suffisamment longtemps dans la fonction publique. Avec la nouvelle convention à compter de 2017,  il faudrait attendre à 62 ans avant de quitter sans pénalité. Québec veut augmenter de 4,2 à 7 % par année la pénalité appliquée pour les employés qui partent prématurément à la retraite. La période considérée pour l'évaluation de la prestation de retraite porterait sur 8 ans plutôt que les cinq prévues actuellement.

Pour Serge Cadieux, secrétaire de la FTQ, ces demandes sont d'autant plus inacceptables que le REGOP, le fonds de pension des fonctionnaires et salariés du secteur public, ne fait pas de déficits comme ceux de certains employés municipaux.