Le candidat à la direction du Parti québécois, Alexandre Cloutier, souhaite que les députés de la formation souverainiste puissent voter plus librement à l'Assemblée nationale.

Une telle politique existe déjà au Parti québécois, où officiellement les députés sont toujours libres de voter selon leur conscience. Mais dans les faits, la dissidence s'exprime rarement dans les votes au Salon Bleu, constate M. Cloutier.

« Il y a eu, par le passé, des moments où l'on aurait pu exprimer davantage notre différence ou notre divergence », a-t-il expliqué vendredi, en dévoilant une série de propositions pour assainir les débats politiques.

Le député cite en exemple le débat sur l'amphithéâtre de Québec, qui a mené aux démissions de Pierre Curzi, Louise Beaudoin, Lisette Lapointe et Jean-Martin Aussant en 2011. Ces députés dénonçaient l'introduction par leur collègue Agnès Maltais d'un projet de loi privé qui aurait protégé l'entente entre Québecor et la Ville de Québec de contestations judiciaires.

S'il prend la tête du PQ, M. Cloutier permettra à ses députés de s'opposer à la ligne de parti ou de s'abstenir de voter au besoin. Il ne craint pas qu'une telle politique alimente la perception que le PQ est une formation divisée.

« Nous portons un socle commun, nous avons des valeurs communes, il y a des orientations qui sont claires, a-t-il indiqué. Le vote libre ne s'exprimera pas nécessairement de manière divergente sur une base régulière, il faut juste l'accepter dans notre culture politique. »

Pour assainir les débats à l'Assemblée nationale, M. Cloutier propose la création d'un directeur parlementaire du budget, un fonctionnaire indépendant qui aurait le mandat d'informer les élus et la population sur l'état réel des finances publiques.

Il suggère aussi d'introduire un scrutin proportionnel mixte et d'adopter une Constitution du Québec.

La fin de la « politique-spectacle »

Le candidat souhaite aussi constituer un comité parlementaire pour réviser la manière dont se déroulent les débats à l'Assemblée nationale. Son objectif est de mettre fin à la « politique-spectacle ».

Parmi les mesures envisagées, il propose de limiter les applaudissements pendant les débats, ou encore de braquer les caméras afin de capter les gestes disgracieux qui sont posés en chambre.

M. Cloutier suggère aussi de réduire le nombre d'heures travaillées par les parlementaires afin de faciliter la conciliation travail-famille. Il  note que les députés de l'Assemblée nationale ont siégé cinq fois plus d'heures que leurs collègues de l'Ontario depuis 2010.