Les efforts pour rétablir l'équilibre budgétaire serviront à maintenir les conditions d'emprunt de l'État québécois, a déclaré dimanche le premier ministre Philippe Couillard.

Dans un discours devant des militants, M. Couillard a expliqué que le Québec emprunte actuellement 15 milliards de dollars par année, tandis que la dette du Québec coûte annuellement 10 milliards de dollars en intérêts.

«Si on veut continuer à avoir des taux d'intérêts qu'on est capables de payer, il faut continuer à inspirer la confiance, a-t-il dit. La confiance entre nous, au Québec, et la confiance de ceux qui veulent nous prêter de l'argent ou investir ici. C'est pour ça que c'est si important de réaliser cet équilibre-là.»

Le ministre des Finances Carlos Leitao doit présenter, début décembre, une mise à jour économique qui pourrait contenir des mesures fiscales et des hausses de taxe destinées à permettre l'atteinte de l'équilibre budgétaire durant l'exercice 2015-16.

Après avoir pris la parole, dimanche, lors d'un brunch organisé par les associations libérales de la région de Québec, M. Couillard a tempéré la perception des efforts qui seront nécessaires.

«Ce qu'on fait actuellement au Québec, ça n'a rien à voir avec l'austérité qu'il y a eu en Europe, a-t-il dit aux journalistes. On a des dépenses publiques qui continuent d'augmenter, on a des dépenses en infrastructures qui sont importantes, on a 11 milliards de dollars cette année. L'économie du Québec elle croît lentement mais elle croit, alors il faut faire la part des choses mais il faut absolument équilibrer notre budget, ça c'est incontournable.»

Alors que la modulation des tarifs des services de garde fait partie des scénarios envisagés, M. Couillard n'a donné aucun aperçu de ce qui pourrait être contenu dans la mise à jour.

«On va donner un portrait des finances publiques, on va annoncer certains autres éléments, a-t-il dit. Il y aura toujours des réactions, le changement comme je l'ai dit, n'est pas facile.»

Dans son discours, M. Couillard a affirmé que tout le monde doit faire sa part pour rétablir l'équilibre budgétaire.

«On a chacun notre part à faire, dans nos familles, et pour le Québec et c'est comme ça que ça va arriver, lorsque chacun va mettre l'épaule à la roue», a-t-il dit.

Le premier ministre a rappelé son engagement à utiliser la moitié des surplus budgétaires qui seront dégagés après 2015-16 pour réduire le fardeau fiscal, «en priorité la taxe santé».

La popularité de Péladeau

Par ailleurs, M. Couillard a affirmé qu'il ne se laissait pas distraire par la popularité du député péquiste Pierre Karl Péladeau.

M. Couillard a déclaré dimanche qu'il se concentre sur les priorités de son gouvernement, notamment les efforts pour rétablir l'équilibre budgétaire.

Bien que M. Péladeau n'ait pas encore annoncé sa candidature à la course à la direction du Parti québécois (PQ), un récent sondage le place en tête dans les intentions de vote, devant M. Couillard.

Lors d'un point de presse qui a suivi son discours devant des militants, M. Couillard a affirmé qu'il ne commente pas les sondages.

Le premier ministre a expliqué qu'il n'est pas inquiet de la popularité de son adversaire péquiste.

«Je ne parle pas des adversaires, que ce soit lui ou d'autres, je parle de ce que nous voulons faire», a-t-il dit.

Selon M. Couillard, M. Péladeau doit encore traverser les six mois de campagne à la direction qui précéderont le vote des militants, prévu en mai.

«Moi, je ne suis pas inquiet des adversaires, a-t-il dit. Je ne pense pas aux adversaires. Je pense à ce à quoi nous mettons nos efforts, où nous nous dirigeons. Le résultat qu'on veut atteindre, c'est ce sur quoi je me concentre.»

Pour appuyer ses propos, M. Couillard a expliqué que ses discours ne font aucune mention de ses adversaires.

«Dans mes discours, vous aurez remarqué que je parle très peu des opposants, a-t-il dit. Et je pense que vous aurez remarqué que c'est une constante. Je parle surtout de ce que nous voulons faire et pourquoi nous voulons le faire et dans quelle direction nous allons.»

Un sondage Léger publié samedi crédite M. Péladeau de 36 % des intentions de vote, dans l'éventualité où, à titre de chef du PQ, il se mesurait à M. Couillard.

Selon l'enquête, le premier ministre libéral reçoit, dans cette éventualité, l'appui de 30 % des 981 répondants, qui ont été sondés entre le 10 et le 13 novembre. Il devance largement les autres candidats déclarés à la direction du Parti québécois.