La ministre des Relations internationales, Christine St-Pierre, a défendu jeudi le choix du gouvernement de nommer Jean-Claude Lauzon à la tête de la Délégation générale du Québec à New York.

Elle estime que ce dernier a «un profil économique très fort» qui correspond aux attentes du gouvernement quant au positionnement du Québec dans la capitale financière américaine.

L'opposition péquiste croit cependant que des motifs purement partisans sont à l'origine de la décision de Québec de rapatrier l'actuelle déléguée à New York, Dominique Poirier, qui avait été nommée par le gouvernement péquiste il y a moins d'un an.

Selon le chef de l'opposition officielle, Stéphane Bédard, le seul reproche que le gouvernement peut formuler à Mme Poirier est de ne pas être d'allégeance libérale.

Il conclut de son rapatriement à Montréal que si «tu n'as pas cru au parti libéral, il y a un prix à payer», a-t-il dit, en point de presse, au lendemain de l'annonce.

M. Bédard déplore que depuis leur élection en avril les libéraux multiplient les nominations partisanes et «tassent à peu près tous ceux qui n'ont pas leur allégeance».

En entrevue téléphonique, le principal intéressé, Jean-Claude Lauzon, a dit que son passé de consultant stratégique le préparait bien à exercer ses nouvelles fonctions.

Psychologue de formation, M. Lauzon, âgé de 65 ans, a surtout agi à titre de chasseur de têtes et consultant en gestion pour de grandes firmes internationales pendant des années.

Il n'a aucune expérience de la diplomatie.

Le nouveau délégué n'est pas membre du Parti libéral du Québec ni d'aucun autre parti, mais il dit très bien connaître depuis longtemps le ministre de l'Économie, Jacques Daoust.

Il se dit loin du monde politique, tout en y ayant ses antennes.

«C'est sûr que la chose politique m'intéresse. C'est important: 50 % de ce que je gagne et de ce que vous gagnez est géré par ce monde-là», commente-t-il.

M. Lauzon estime avoir été choisi en raison de son expérience de direction d'équipes de consultation stratégique et de management au Québec, à New York, à Genève et à Londres, notamment.

Son curriculum vitae indique qu'il est administrateur de sociétés. De 1980 à 2003, M. Lauzon a été associé chez Ernst & Young, avant d'occuper un poste de vice-président chez Korn Ferry International, jusqu'en 2013, où il devait recruter des cadres supérieurs et des membres de conseils d'administration. Son contrat est de trois ans, avec un salaire annuel de 175 000 $.

Il sera le troisième chef de poste à New York en deux ans.

Veuf depuis peu, fils d'une chanteuse d'opéra, il dit adorer cette forme d'art et promet de s'intéresser au rayonnement culturel du Québec à New York.

Quant à Mme Poirier, le gouvernement a offert à l'ancienne journaliste de Radio-Canada un contrat de trois ans à titre de sous-ministre adjointe du ministère des Relations internationales.

Elle sera prêtée par le gouvernement à la Ville de Montréal, où elle dirigera les relations internationales en lien avec l'organisation du 375e anniversaire de la métropole.

Elle conservera son salaire de 175 000 $ par an.