La proposition de Martine Ouellet sur les modalités d'un éventuel référendum et la promotion de l'indépendance a confirmé les lignes de fracture dans la course à la direction du Parti québécois (PQ), hier.

Jean-François Lisée a qualifié d'«imprudente» la prise de position de la députée de Vachon, tandis qu'Alexandre Cloutier a invité les souverainistes à définir les contours d'un éventuel Québec indépendant avant de lancer le processus référendaire.

On savait Martine Ouellet «pressée», favorable à un référendum dans un premier mandat péquiste. La députée de Vachon a précisé sa pensée dans une lettre ouverte qui a promptement fait réagir ses adversaires, hier.

Mme Ouellet propose que Québec et Ottawa s'entendent sur les modalités d'une consultation sur l'indépendance, à l'instar d'Édimbourg et Londres lors du référendum en Écosse. Advenant la victoire du Oui, son gouvernement se donnerait 12 mois pour négocier les termes de la sécession avec le gouvernement canadien.

«Il faut s'assumer, a résumé Mme Ouellet. C'est important qu'on s'assume, mais il faut aussi s'organiser et se préparer. Faire l'indépendance, ça ne s'improvise pas, ça se prépare.»

Elle n'exclut pas qu'un gouvernement péquiste utilise des fonds publics pour financer des études sur l'indépendance.

Sa sortie a été critiquée par Jean-François Lisée. Le député de Rosemont propose qu'un an avant la tenue d'élections générales, le PQ décide s'il sollicitera le mandat de lancer une consultation sur l'avenir du Québec.

«Il est imprudent de dire aujourd'hui ce qu'on va proposer comme démarche indépendantiste en 2018, a-t-il dit. Ma priorité, si j'étais chef, ce serait d'augmenter le nombre d'indépendantistes, d'aller vers les jeunes, les aînés, la diversité. Et ensuite, un an avant l'élection, on verra où on en est.»

Il s'est dit opposé à l'utilisation de fonds publics pour des études sur la souveraineté, du moins pas si le PQ n'a pas affiché son intention à cet égard en campagne électorale.

Quant à Alexandre Cloutier, il appelle les souverainistes à définir les contours d'un Québec indépendant avant la prochaine élection. S'il est élu, il ne déclencherait un référendum que si un million de citoyens signent un registre en ce sens.

«Je suis d'avis qu'on peut faire le travail dès maintenant, à partir des quatre prochaines années, à définir clairement le contenu et, au prochain gouvernement, nous lancerons ce registre pour aller chercher un million de personnes», a-t-il indiqué.

S'il prend la tête du PQ, la moitié des fonds recueillis par le parti seront consacrés à la promotion de l'indépendance.

Lock-out: Péladeau se défend

Pierre Karl Péladeau a donné la réplique au président de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ), Daniel Boyer, qui propose que son organisation noyaute le PQ pour lui barrer la route. Sur sa page Facebook, le futur candidat à la direction du Parti québécois a critiqué le patron syndical. «Espérons que la FTQ et sa direction vont évoluer et emprunter une nouvelle orientation pour que tous les Québécois s'enrichissent et que nous puissions faire du Québec un pays, a écrit M. Péladeau. L'action historique du mouvement syndical au Québec est trop importante pour que nous la laissions à ceux qui veulent continuer à la déployer dans l'adversité plutôt que vers la réussite de nos citoyens et de notre pays, le Québec.» Dans son long texte, il a justifié le lock-out au Journal de Montréal, qu'il a dit nécessaire parce qu'il anticipait des changements majeurs dans l'industrie de la presse écrite. Il a critiqué le président du syndicat de l'époque, Rénald Leblanc, à qui il reproche d'avoir signé une lettre d'entente qui prévoyait des concessions, le 24 décembre 2008, et de l'avoir reniée quelques jours plus tard.

Péladeau honorera Landry

Pierre Karl Péladeau organisera samedi une soirée pour honorer l'ex-premier ministre Bernard Landry. Le député de Saint-Jérôme tiendra une soirée privée au Musée d'art contemporain des Laurentides pour souligner sa contribution à la vie politique du Québec. M. Landry n'a pas caché son intérêt pour la candidature de M. Péladeau dans la course à la direction du Parti québécois, même s'il ne l'a pas appuyée formellement.