Bernard Drainville promet de «libérer le Québec du pétrole» en exploitant... ce même pétrole. Le candidat déclaré à la direction du Parti québécois propose d'utiliser les ressources exploitables de l'île d'Anticosti pour faire du Québec «la première économie sans pétrole et vraiment verte des Amériques». Devant une centaine d'étudiants réunis à l'Université de Montréal, il a détaillé certains éléments qu'il entend défendre durant la course.

Le plan vert de Bernard Drainville se base principalement sur le développement du transport électrique dans la province. Les profits générés par le pétrole d'Anticosti, s'il y en a, serviraient notamment à financer ces projets électriques.

Il aimerait voir un SLR sur le futur «pont Champlain» et croit qu'un système de train sur rail entre Québec et Montréal «est possible».

Mais il pense surtout qu'il faut renouveler le discours politique en matière d'environnement. «Nomme-moi un chef politique de ces dernières années qui a vraiment fait un vrai bon "pitch" sur un Québec sans pétrole et expliqué aux Québécois en quoi ce serait intéressant pour eux de s'acheter une voiture électrique?», a-t-il demandé à un étudiant.

Démocratie interne du PQ

Adoptant un ton décontracté devant les étudiants - dont certains étaient militants péquistes -, le député de Marie-Victorin y est allé d'une charge en règle contre son propre parti. Selon lui, le Parti québécois a perdu «son esprit démocratique» depuis 2007. «On a peur de se faire taxer de chicanier», croit-il. Il ajoute que le prochain chef du PQ devra accepter la dissension au sein de son caucus, pourvu qu'un consensus survienne à la fin des débats. «La démocratie du parti va changer», promet Drainville.

Une charte plus consensuelle

Bernard Drainville avoue aussi avoir commis certaines fautes dans le dossier de la Charte de la laïcité. Il pense qu'il aurait pu mieux expliquer sa volonté d'en arriver à un compromis avec l'opposition.

«Je pense qu'il y a un moyen d'arriver avec une proposition de laïcité qui est plus consensuelle, plus rassembleuse et qui sera quelque part entre ce que la CAQ proposait et ce que nous proposions.» Il s'attend d'ailleurs à ce que le débat entourant la laïcité refasse surface durant la course.

Souveraineté: un débat «très intellectuel»

Le débat sur l'indépendance est devenu «très intellectuel», «théorique» et «abstrait», selon Bernard Drainville. Il pense que le discours souverainiste doit changer afin de se rapprocher des réalités quotidiennes de «monsieur madame Tout-le-Monde». «Je pense qu'il faut parler au monde», croit l'élu.

Jean-François Lisée, Martine Ouellet, Alexandre Cloutier et Pierre Céré ont aussi annoncé qu'ils seront de la course à la direction du Parti québécois. Pour officialiser leur candidature, les aspirants chefs devront recueillir 2000 signatures d'ici le 30 janvier 2015. Le PQ élira son prochain chef en mai.