Sur les ondes de Radio-Canada, Jean-François Lisée a déclaré se lancer dans la campagne à la direction du Parti québécois, trois jours après en avoir fait l'annonce officielle sur Twitter.

Le député de Rosemont participait dimanche soir à l'émission Tout le monde en parle de Radio-Canada, à la veille du lancement de son livre, intitulé Le Journal de Lisée: 18 mois de pouvoir, mes combats, mes passions.

Le 31 octobre, le péquiste avait déjà annoncé publiquement sa candidature sur son compte Twitter, précisant qu'il poserait une condition qui serait dévoilée dimanche soir.

M. Lisée, qui se positionne comme un candidat «progressiste et écologiste», devient ainsi le cinquième candidat déclaré dans la course à la chefferie, après Martine Ouellet, Bernard Drainville, Alexandre Cloutier et Pierre Céré.

Le présumé candidat considéré comme le grand favori de la course, le magnat de la presse et député de Saint-Jérôme Pierre Karl Péladeau, n'a pas encore annoncé ses intentions.

Ministre des Relations internationales dans l'éphémère gouvernement de Pauline Marois, M. Lisée est un auteur politique prolifique, ex-journaliste, stratège et ex-conseiller de Jacques Parizeau.

Il souhaite maintenant «relever» le Parti québécois et «redonner le goût de l'indépendance aux jeunes». Pour ce faire, il estime que le parti doit «avoir un discours qui soit plus authentique, plus lisible».

«Est-ce qu'on est à gauche ou plutôt à droite? Est-ce qu'on est écologistes ou pour le pétrole? On a beaucoup brouillé notre identité. Moi je suis progressiste, je suis écologiste», a-t-il lancé à l'animateur Guy A. Lepage.

M. Lisée espère pouvoir rallier 1000 personnes prêtes à donner au moins une heure de leur temps à son équipe de campagne.

«Ça prend une grosse gang pour changer tout ce qu'on veut changer. Je veux des gens qui disent: ça vaut la peine de s'impliquer en politique, ça vaut la peine de faire reculer le cynisme.»

Il y a quelques semaines, M. Lisée s'est mis à dos bon nombre de militants et de membres du caucus péquiste en demandant à Pierre Karl Péladeau de choisir entre la politique et son empire médiatique.

À Tout le monde en parle, il a répété que M. Péladeau devait choisir entre être patron de presse ou politicien, pour éviter toute apparence de conflit d'intérêts. «Il serait bon qu'on règle ça maintenant (...) plutôt que de laisser ça traîner et se faire attaquer par les libéraux pendant la campagne électorale», a-t-il estimé.

Il a par ailleurs affirmé que s'il venait à être premier ministre, il ferait de M. Péladeau son ministre de l'Économie.

M. Lisée a aussi réitéré qu'il aurait voté contre la charte des valeurs du Parti québécois si elle avait été présentée sans modifications, même dans un gouvernement majoritaire.

«Je ne pouvais pas vivre avec l'idée qu'une seule infirmière musulmane perde son emploi après 15 ans de bons et loyaux services. J'étais prêt à perdre ma job de ministre pour protéger la job de ces gens-là.»

En vertu des règles de la campagne à la direction du PQ, pour officialiser sa candidature, M. Lisée devra recueillir 2000 signatures dans 50 circonscriptions d'ici le 30 janvier 2015 et devra aussi remettre 20 000 $ en dépôt auprès du parti.

Le prochain chef du Parti québécois sera élu en mai.