François Legault ne se formalise pas que des députés de la Coalition avenir Québec participent aux élections scolaires de dimanche, même s'il compte lui-même les boycotter.

« On en a discuté au caucus mais chacun prend sa décision, a-t-il dit samedi matin en levée de rideau du congrès de la CAQ à Trois-Rivières. Moi, je n'irai pas voter. »

Bien qu'il n'ait pas lancé un appel formel au boycottage, M. Legault a déclaré publiquement qu'il ne compte pas participer aux élections scolaires par souci de « cohérence ». Son parti prône l'abolition des commissions scolaires et leur remplacement par une structure plus légère afin de consacrer davantage de ressources aux élèves.

Or, deux de ses députés ont confirmé samedi matin leur intention de participer au vote, malgré la prise de position de leur chef.

Simon Jolin-Barrette, député de Borduas, n'y voit aucune contradiction avec les positions défendues par son parti.

« Lorsque vous avez une instance démocratique pour laquelle vous pouvez exercer votre droit de vote, je crois que c'est important d'aller voter », a-t-il déclaré.

Sa collègue de Mirabel, Sylvie D'Amours, va elle aussi exercer son droit de vote.

« Je souhaite toujours l'abolition des commissions scolaires, a-t-elle précisé. Ça ne veut pas dire, parce que je vais voter, que je ne partage pas l'idée de mon parti. »

Le ministre libéral de l'Éducation, Yves Bolduc, a indiqué que les commissions scolaires jouent leur avenir lors des élections de dimanche. Le gouvernement Couillard compte tirer des conclusions sur leur rôle et leur mandat à la lumière du taux de participation, qui n'était que de 8 % en 2007.

M. Legault juge « ridicule » que le gouvernement libéral fasse du scrutin de dimanche un référendum sur l'avenir des commissions scolaires.

Coalition avec le PQ : « science fiction »

Dans son livre lancé vendredi, le député du Parti québécois, Jean-François Lisée, révèle avoir proposé à Pauline Marois de former un gouvernement de coalition avec François Legault et Françoise David.

M. Lisée a suggéré qu'on offre un ministère à vocation économique au chef caquiste et un portefeuille à la cochef solidaire pour permettre la survie du gouvernement minoritaire.

Mme Marois a rejeté cette proposition. Et le chef de la CAQ affirme qu'il en aurait fait autant si on le lui avait proposé. À ses yeux, l'idée de M. Lisée relève de la « science-fiction ».

« Le Parti québécois, tant qu'ils vont garder leur option de faire un référendum sur la souveraineté, je ne vois pas comment on pourrait discuter de quoi que ce soit. »

Quelque 700 élus et membres de la CAQ sont réunis en congrès à Trois-Rivières, cette fin de semaine. Le chef François Legault se soumettra notamment à son premier vote de confiance depuis qu'il a lancé la formation politique.