Le gouvernement de Philippe Couillard étudie la possibilité de sous-traiter des services publics en faisant appel à des organismes communautaires.

Le ministre des Finances, Carlos Leitao, a confirmé mardi ses propos tenus la veille devant l'Association des économistes du Québec, selon lesquels il n'incombe pas automatiquement à l'État de livrer les services publics. À titre d'alternative, il a évoqué «un réseau étatique» d'organismes communautaires, plus flexible et moins coûteux pour l'État.

À l'Assemblée nationale, le ministre a expliqué que le gouvernement libéral n'était «pas dogmatique en ce qui concerne la livraison des services». Ce qui prime, a affirmé M. Leitao, est l'accessibilité des services aux citoyens.

«Nous ne sommes pas dogmatiques en termes de structure de livraison. Ce que nous voulons, c'est que les citoyens aient accès à ces services publics et si ça doit être fait par l'État, tant mieux; si ça peut être fait par des organismes à but non lucratif, tant mieux aussi», a-t-il précisé.

Le ministre a souligné que cet enjeu faisait l'objet d'un examen approfondi par la Commission de révision permanente des programmes. Pour l'heure, cependant, il n'y a «absolument aucun plan concret» de privatisation sur la table, a assuré M. Leitao.

Pendant la période de questions, en Chambre, le député péquiste Nicolas Marceau a reproché à son vis-à-vis «d'improviser» sur des questions graves comme celle de la privatisation des services publics, y compris dans le réseau de la santé. Il a exigé du ministre des Finances qu'il lui fournisse la liste des services de santé susceptibles d'être privatisés.

«Nous voilà donc avec une autre improvisation sur un sujet grave, alors que le ministre ne semble pas comprendre les conséquences concrètes de ce qu'il suggère. Alors, le ministre des Finances peut-il nous dire quels services de santé il veut privatiser, et avec quelles conséquences financières?», a soulevé M. Marceau, porte-parole de l'opposition péquiste en matière de finances.

M. Leitao n'a pas fourni de réponse, signifiant néanmoins qu'il n'avait jamais fait allusion au réseau de la santé dans ses propos de la veille.

«Il n'a jamais été question, dans les propos d'hier, du secteur de la santé ou de tout autre secteur que ce soit. On parle de la livraison des services publics en général. (...) Ce sont des choses qu'on va examiner et au moment où on se parle, il n'y a absolument, absolument aucun plan concret de privatiser quoi que ce soit. Le mot n'a même pas été utilisé hier», a-t-il dit.