Le ministère des Affaires municipales a lancé hier une enquête sur l'administration de la ville de L'Assomption et annoncé qu'il étudie désormais la possibilité de suspendre temporairement le maire Jean-Claude Gingras, qui fait l'objet d'une accusation pour abus de confiance.

Québec vérifie actuellement «si les conditions qui permettent de relever provisoirement un élu de ses fonctions sont respectées» afin de déterminer si le maire doit être suspendu ou non. «[Le maire] fait l'objet d'une poursuite intentée pour une infraction punissable de deux ans d'emprisonnement ou plus, ce qui ouvre la voie à un tel recours», a indiqué le Ministère.

L'Unité permanente anticorruption a annoncé mercredi dernier la mise en accusation du maire Gingras pour abus de confiance dans l'exercice de ses fonctions. Les faits qui lui sont reprochés se seraient déroulés à L'Assomption à partir de novembre 2013.

Appelé à réagir à la nouvelle, hier, le directeur général de L'Assomption, Jean Lacroix, a déclaré que l'intervention de Québec n'était pas nécessaire.

«De ce que j'ai vu, les problèmes à la Ville se corrigent. Il n'y a rien qui justifie une tutelle ou quoi que ce soit», a-t-il dit. Selon lui, certaines irrégularités dans l'attribution de contrats, par exemple, seraient attribuables à une volonté de «maintenir les services aux citoyens», et non à de la «mauvaise foi».

Enquête

Le ministère des Affaires municipales a mandaté la Commission municipale du Québec afin qu'elle ouvre une enquête portant sur le processus d'attribution des contrats, la gestion des ressources humaines et le respect des rôles et des responsabilités qui incombent aux élus et aux fonctionnaires municipaux. La Commission se penchera sur les faits qui ont eu lieu depuis le 3 novembre 2013.

«Les résultats d'une vérification que j'ai demandée le 16 septembre indiquent que des problèmes sont en voie de prendre une envergure telle qu'ils pourraient, à brève échéance, affecter de manière significative la capacité de la Ville à gérer ses activités courantes et à réaliser ses projets en cours de même que nuire à sa santé financière. Devant une telle situation, nous avons le devoir de demander une enquête», a déclaré le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau.

La Commission doit déposer un rapport intermédiaire le 22 décembre et un rapport final le 31 mars.