Le premier ministre Philippe Couillard a promis lundi de mettre en place des mesures pour lutter contre l'intégrisme «au moment approprié».

De passage en Chine, où il mène une mission économique, M. Couillard a assuré qu'une politique globale, visant à encadrer les accommodements raisonnables et à lutter contre l'intégrisme, était en cours d'élaboration au bureau de la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée.

Il a répété que son gouvernement allait agir sur ce front, comme il l'avait promis lors de la dernière campagne électorale. Il a ajouté qu'il suivrait les recommandations formulées en janvier par le comité d'étude du Parti libéral, dirigé à l'époque par le député Gilles Ouimet.

M. Couillard semble ne pas vouloir précipiter l'adoption d'un projet de loi, même s'il juge que les attentats de la semaine dernière sont inquiétants. Il estime que le contexte actuel, où une communauté en particulier est visée, est «délicat».

Avant de prendre le pouvoir en avril dernier, Philippe Couillard s'était pourtant engagé à agir «rapidement» en matière de lutte à l'intégrisme.

«On va le faire. Le moment approprié sera décidé, mais ce sera fait», a réitéré le premier ministre.

Il devait notamment, dès la prise du pouvoir, mettre sur pied un organisme chargé de documenter et mesurer l'ampleur de ce phénomène au Québec, une idée lancée et promue par l'ex-députée libérale Fatima Houda-Pepin.

Or, l'organisme n'a jamais vu le jour et plus personne au gouvernement n'en a parlé au cours des derniers six mois.

La ministre Vallée planche depuis des mois sur un projet de loi sur la neutralité religieuse de l'État, qui pourrait englober des enjeux liés à l'intégrisme religieux, comme la prévention des mariages forcés et des crimes d'honneur.

Il n'est cependant pas prévu que la détection d'éléments intégristes dans la société en fasse partie.

Depuis sa nomination, la ministre Vallée s'enferme dans un mutisme total, quant à ses intentions dans ce dossier. Le dépôt de son projet de loi, attendu cet automne, pourrait même être reporté au printemps 2015, d'après des informations obtenues par La Presse Canadienne.

Jeudi dernier, à la suite de ces attentats, le premier ministre Couillard a dit vouloir interpeller les leaders de la communauté musulmane pour qu'ils identifient, parmi ceux qui fréquentent les mosquées, les individus susceptibles d'adhérer au radicalisme religieux. L'annonce n'a été accompagnée d'aucun moyen ou objectif précis, ni d'aucune ressource financière.