Pierre Karl Péladeau a défendu son utilisation de Facebook pour communiquer avec les électeurs, mardi, et affirmé qu'il n'a pas à répondre aux questions des médias.

«Je j'ai pas à répondre aux questions des journalistes», a laissé tomber le magnat de la presse à son arrivée au caucus des députés péquistes, mardi.

L'actionnaire de contrôle de Québecor, candidat possible à la direction du Parti québécois, a été critiqué ces derniers jours pour avoir utilisé sa page Facebook pour s'en prendre à ses adversaires. Le député caquiste François Bonnardel l'a accusé lundi de se « cacher derrière un clavier » au lieu de répondre aux questions des journalistes.

Lors d'une courte mêlée de presse, mardi, M. Péladeau a expliqué avoir découvert un peu par hasard que son organisation avait mis sur pied sa page Facebook après son saut en politique. Il a commencé à l'alimenter régulièrement lorsqu'un accident de vélo l'a forcé à séjourner à l'hôpital.

«Je trouve que c'est très efficace pour communiquer», a indiqué M. Péladeau, qui se défend de craindre les journalistes.

Lundi, «PKP» s'est servi de sa page pour qualifier de « scélérate » la motion caquiste qui le ciblait. La semaine dernière, il rappelé le passage de Jean-Marc Fournier chez SNC-Lavalin ainsi que les liens entre Philippe Couillard et Arthur Porter.

Pour le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, la stratégie du député péquiste «devrait poser problème à tout le monde».

«S'il est choisi comme chef, on va avoir des débats à faire, a-t-il dit. Mais je trouve ça un peu anormal de lancer des attaques puis de ne pas venir répondre aux questions des journalistes comme je le fais presque à tous les jours », a-t-il ironisé.

Commission parlementaire



L'Assemblée nationale a adopté il y a près de deux semaines une motion caquiste qui visait à interdire à un député de contrôler une entreprise médiatique. En l'appuyant, le gouvernement Couillard a promis de saisir une commission parlementaire du dossier.

Le leader parlementaire des libéraux, Jean-Marc Fournier, a indiqué qu'il déposera une motion à cet effet dès cette semaine. Il affirme que M. Péladeau sera libre de participer à l'exercice ou pas.

«Il pourrait considérer que ça le concerne et qu'il a un avis sur la question, a dit M. Fournier. Il pourrait demander d'être là. Il pourrait invoquer la règle que M. Landry utilisait, «audi alteram partem.»

M. Péladeau n'a pas voulu préciser ses intentions au motif que la motion libérale n'a pas encore été présentée.

«Ça reste hypothétique pour l'instant, a dit M. Péladeau. Je ne pense pas qu'il soit utile que je réponde à une question hypothétique.»

- Avec la collaboration de Tommy Chouinard