Philippe Couillard a qualifié de «bizarre» et d'«audacieux» le parallèle qu'a dressé le député péquiste Pierre Karl Péladeau entre le rapatriement de la Constitution et les accords de Yalta, qui ont placé plusieurs pays d'Europe dans le giron soviétique après la Seconde Guerre mondiale.

Le premier ministre a invité le candidat pressenti à la chefferie du Parti québécois à faire preuve de «retenue» dans ses comparaisons entre la réalité canadienne et celle de l'après-guerre en Europe.

«Dans un matin culturel où l'imagination a droit de cité, c'est un peu embêtant de répondre, a déclaré M. Couillard en marge d'une annonce sur la culture. Mais je dirais que ça peut paraître audacieux et bizarre.»

«Il faut garder le contact avec la réalité, a-t-il dit. Et la réalité, c'est qu'au Québec, on a une société démocratique, une société de droit, toutes nos libertés fondamentales sont garanties.»

M. Péladeau a réagi par l'intermédiaire de sa page Facebook aux commentaires du président allemand Joachim Gauck. Lors d'une visite officielle, celui-ci s'est déclaré satisfait que le Québec soit resté au sein du Canada.

Le député de Saint-Jérôme s'est questionné à savoir si M. Gauck aurait pu se montrer «plus respectueux à l'endroit des millions de Québécois qui partagent l'idée contraire.» Il a également effectué un rapprochement entre le rapatriement de la Constitution de 1982 et les accords de Yalta de 1945.

Lors de cette conférence qui s'est tenue à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les leaders alliés ont partagé l'Europe en «zones d'influences». C'est ainsi que les pays de l'Est se sont retrouvés dans le giron de l'Union soviétique et se sont vus imposer des gouvernements communistes.

Le Parti québécois s'est insurgé contre les propos de M. Gauck, ce week-end, y voyant une forme d'ingérence dans la politique québécoise.

M. Couillard estime ces critiques exagérées. Il voit mal comment les commentaires du président allemand puissent influencer les électeurs québécois.

110 millions en culture

Le gouvernement Couillard a annoncé lundi un investissement de 110 millions pour aider les organismes culturels à prendre le virage numérique. Le Plan culturel numérique prévoit une somme de 100 millions sur sept ans ainsi que des crédits de 10 millions sur trois ans.