Pour justifier la décision du ministre de l'Éducation Yves Bolduc d'empocher une prime de 215 000 $ pour s'occuper de patients qu'il a dû laisser tomber après les élections, le leader parlementaire du gouvernement Jean-Marc Fournier et même le ministre Bolduc avaient fait valoir que l'ex-députée caquiste de Groulx, Hélène Daneault, avait fait la même chose.

Mme Daneault ne s'était pas représentée aux dernières élections et est retournée à la pratique de la médecine. Dans une lettre rendue publique mardi, Mme Daneault s'insurge publiquement du rapprochement que les libéraux avaient fait entre son cas et celui du ministre Bolduc.

« Il y a des limites à oser une telle comparaison », écrit-elle, rappelant que ses fins de semaine et ses lundis étaient totalement consacrés à ses électeurs dans le comté. M. Bolduc, quant à lui, explique qu'il pratiquait la médecine à temps quasi complet.

« Je n'ai jamais touché la prime de prise en charge, et ce, pour une raison bien simple, jamais je n'aurais osé inscrire des patients à mon nom sachant très bien que je ne pouvais leur offrir l'assurance d'un suivi à long terme », écrit l'ex-députée.

Elle rappelle qu'élue, elle avait eu bien des demandes « insistantes » de son ex-clientèle pour conserver un lien. Elle leur expliquait qu'elle pourrait répondre à leurs attentes une fois la vie politique terminée. « Mon collègue [Bolduc] a fait une erreur en ne respectant pas l'esprit de l'entente qu'il a lui-même négociée. Certains diront que ce n'était pas illégal, certes, mais immoral, tout à fait ! »

Elle est d'avis que le gouvernement devrait être remboursé en totalité et les patients orphelins aiguillés vers d'autres médecins. À ses yeux, « poursuivre la défense de l'indéfendable » ne fait que discréditer le travail des députés.

À l'Assemblée nationale, le leader parlementaire du gouvernement, Jean-Marc Fournier a fait obstacle à l'intention du caquiste François Bonnardel, appuyé par le PQ, de déposer une motion de blâme contre le duo Fournier-Bolduc.