La tension a baissé d'un cran, mardi, entre les syndicats et le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, au sujet du projet de loi 3 sur la réforme des régimes de retraite municipaux.

La Coalition syndicale pour la libre négociation, qui représente les employés municipaux, a qualifié de «constructive» sa rencontre en matinée avec le ministre Moreau à son bureau de Montréal.

La rencontre a permis aux parties «de donner l'heure juste et de mesurer les conséquences» de la législation à venir, a commenté le porte-parole de la coalition, Marc Ranger.

Au terme de l'entretien, le ministre Moreau a pour sa part fait état de discussions rondement menées.

«Il y avait des points très précis sur lesquels je souhaitais avoir la réaction des associations représentées par la coalition et on a procédé assez rondement sur chacun de ces éléments-là», a-t-il indiqué.

Les syndicats ont aussi informé le ministre de leur intention de lui soumettre des «précisions écrites» sur leurs demandes d'ici lundi prochain.

Jusqu'ici, le ministre Moreau est resté ferme sur sa volonté de fixer un partage à 50-50 entre employeurs et employés de la facture des déficits passés et de permettre aux villes de suspendre temporairement l'indexation des rentes.

Selon M. Ranger, les syndiqués conviennent de la nécessité de stabiliser les régimes de retraite mais ils tiennent à ce que le règlement respecte les ententes passées et les «droits» des retraités.

«On lui a dit ce matin (au ministre Moreau): il faut prendre le temps de bien faire les choses, on est en mode négociation, on est d'accord qu'il faut revoir, on a commencé à le faire, mais ne mettez pas la hache et ne compromettez pas tout le régime de négociation», a relaté le porte-parole.

Dans l'espoir d'apaiser le climat, le ministre a évoqué la possibilité d'attendre l'échéance des conventions collectives avant d'appliquer la loi dans les cas où des dispositions avaient été adoptées sur les régimes de retraite.

Mais le ministre devra jeter davantage de lest pour satisfaire les syndicats, a prévenu M. Ranger.

«Le respect des conventions et des ententes signées est un pas dans la bonne direction, mais il faut tenir compte d'un paquet d'autres facteurs», a-t-il dit.

En outre, les syndiqués exigent «des modifications en profondeur» du projet de loi afin de respecter la «libre négociation» entre les municipalités et les salariés sur les conditions de retraite.

Majoritaire, le gouvernement Couillard espère adopter le projet de loi controversé en octobre. Les syndicats, de leur côté, promettent d'ici là de maintenir la pression.

À cet effet, une marche aura lieu le 20 septembre à Montréal, du parc Lafontaine jusque devant les bureaux du ministre Moreau.

Selon Québec, les régimes de retraite des employés municipaux accusent un déficit de 3,9 milliards $, un montant contesté par la coalition.