L'idée de Bernard Drainville d'exclure la tenue d'un référendum pendant les 10 prochaines années ne fait pas de lui un caquiste, mais pourrait peut-être lui valoir l'épithète de «traître» au sein du PQ, a exposé François Legault cet avant-midi.

M. Legault - qui propose de laisser la question nationale «à la prochaine génération» - dit «ne pas être à la même place» que Bernard Drainville. «J'ai pris l'engagement que jamais la CAQ va tenir un référendum. Ce n'est pas une question de 10 ans, 20 ans ou 25 ans, a-t-il dit. La CAQ est un parti nationaliste.»

Le chef caquiste n'a pas oublié la façon dont il a été traité par ses ex-collègues péquistes - dont Bernard Drainville - à son retour en politique.

«Quand je disais que je revenais en politique pour 10 ans et que ce n'était pas dans mes plans de travailler là-dessus [la souveraineté], il disait que j'étais un traître», s'est rappelé M. Legault. «Est-ce que lui-même [Drainville] est devenu un traître? Il faudrait lui poser la question.»

De toute façon, M. Drainville ne pourra se faire élire avec une telle proposition, a laissé entendre l'ex-péquiste devenu caquiste. «Le candidat qui est le plus pressé va être celui qui aura le plus d'appui des militants», a-t-il prédit.

François Legault va encore plus loin en prédisant que son ancien parti ne reprendra jamais les rênes de l'État québécois - à moins de modifier son article 1. «Ce qui est en train de mourir, c'est la possibilité pour un parti comme le parti québécois souverainiste, d'aspirer à gouverner le Québec, a-t-il dit. Ce qui se meurt, c'est plus le Parti québécois comme alternative au gouvernement.»

«Un projet de société qui se termine tranquillement»

Plus tôt aujourd'hui, le lieutenant caquiste François Bonnardel avait prédit la disparition à long terme de l'idée de souveraineté, tranchant avec la position officielle du parti.

«C'est un projet de société qui se termine tranquillement, tranquillement pas vite», avait-il affirmé, ajoutant qu'il voyait la défaite du Bloc québécois aux élections fédérales comme un symptôme de cette maladie.

François Legault a ensuite corrigé le tir. Pour lui, c'est l'idée d'indépendance telle que défendue par le Parti québécois qui mourra, et pas l'idée d'indépendance. «Le projet de souveraineté ça ne mourra jamais au Québec», a-t-il tranché.