Encouragés par leur deuxième position dans les sondages pour l'ensemble du Québec, François Legault et son équipe veulent trouver la meilleure arme pour partir à l'assaut des régions, qui continuent de résister aux charmes des caquistes.

Le chef politique a admis que «peut-être que la CAQ n'a pas mis tout le temps, toute l'énergie, tous les efforts qui étaient nécessaires» pour convaincre ces électeurs, qui le voient encore «comme un parti de Québec, un parti du 450». Mais il entend remonter la pente.

Et son parti débute avec une épreuve de taille : le caucus pré-sessionel des députés s'est ouvert mercredi à Chicoutimi, un bastion péquiste depuis 40 ans.

François Legault croit qu'un nouveau projet économique - dont les modalités restent à être déterminées - pourrait convaincre les électeurs de régions de mettre une croix sur les «vieux partis».

«Ce qu'on veut proposer aux gens des régions, c'est une sorte de New Deal dans lequel l'entrepreneur est au centre des programmes de développement économique avec des projets qui ont une chance réaliste d'être rentables, a dit François Legault. Ce que je veux, c'est que la CAQ devienne le parti des régions, le parti des entrepreneurs en région, le parti de régions prospères.»

Ce  « plan d'action costaud pour les régions» ne comprendra pas de projets coûteux où «on va payer la moitié du monde à creuser des trous et l'autre moitié du monde à les remplir», a illustré M. Legault. Il classe dans cette catégorie le développement de minicentrales hydro-électriques, le développement de l'éolien et la construction de la cimenterie de Port-Daniel-Gascon.

«On ne se mentira pas», a-t-il dit, ces oppositions «a nuit aux résultats électoraux de la Coalition avenir Québec» en Gaspésie et au Saguenay-Lac-Saint-Jean, a-t-il dit.

«Au-delà des votes qu'ont essayé d'acheter le Parti libéral et le Parti québécois, la stratégie des vieux partis n'a pas fonctionné pour les régions», a-t-il lancé. «À la CAQ nous avons plus d'ambition pour nos régions.»

Cette ambition passe par une tournée de tout le Québec effectuée par deux députés - André Lamontagne et André Spénard - chargés de définir les modalités du «New Deal».

Legault «plutôt certain» de garder ses députés

François Legault s'est dit flatté «dans un certain sens, peut-être» par les approches effectuées par le Parti conservateur du Canada auprès de son député Gérard Deltell et d'autres élus caquistes.

Rigolant en répondant à la question, M. Legault s'est dit «plutôt certain » de conserver ses députés afin qu'ils fassent partie «du prochain gouvernement [provincial]».

Plus tôt dans la journée, M. Deltell s'était limité à dire que «c'est normal que des gens se parlent» sans toutefois vouloir confirmer s'il discutait de la possibilité qu'il passe dans le camp des conservateurs. «J'ai des conversations avec eux comme avec tout le monde», a-t-il dit. «

Il ne s'est toutefois pas engagé à finir son mandat à l'Assemblée nationale, se limitant à dire que c'est son «intention».