Le premier ministre Philippe Couillard réitère sa confiance en sa ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, dont la démission est réclamée par le Parti québécois. Mme Thériault promet que, « dorénavant », ses commentaires seront « très limités » sur l'évasion par hélicoptère de trois dangereux détenus.

Lors de la période des questions à l'Assemblée nationale, vendredi, le chef parlementaire du PQ, Stéphane Bédard, a affirmé que « le discrédit est total » sur Lise Thériault à la suite de la levée partielle, la veille, de l'ordonnance de non-publication  d'un jugement de Louis Dionne du 24 mars. On a alors appris que, contrairement à ce que disait la ministre lundi, le juge n'a pas ordonné la baisse de la cote de sécurité des trois détenus. « Est-ce que le premier ministre va relever la ministre de ses fonctions ou garder une ministre qui n'a plus aucune crédibilité pour exercer ses importantes fonctions ? » a demandé M. Bédard.

Philippe Couillard a répliqué : « Bien sûr, notre collègue de la Sécurité publique, on la connaît, c'est une femme déterminée (...), énergique, courageuse et compétente. Elle a donc toute la confiance du premier ministre, du gouvernement, et de ses collègues de l'Assemblée nationale ».

Il a réaffirmé que le gouvernement a reçu jusqu'ici des informations partielles, parfois contradictoires, au sujet des circonstances ayant mené à l'évasion par hélicoptère au centre de détention de Québec. Il a rappelé que l'enquête administrative menée par l'ancien sous-ministre à la Justice Michel Bouchard permettra de faire la lumière sur les événements. Il veut entre autres en savoir plus sur la diminution de la  cote de sécurité des trois détenus avant leur évasion.

De son côté, Lise Thériault a affirmé qu'elle ne fera pas de commentaires sur l'enquête administrative et le procès des trois détenus qui sont toujours en cavale. « Il est sage de ma part d'adopter cette attitude-là. Vous comprendrez, M. le président, que mes réponses seront dorénavant vraiment très limitées. Mais j'ai bien hâte qu'on fasse toute la lumière et qu'on puisse enfin savoir les vraies choses », a-t-elle affirmé.

Le député péquiste Pascal Bérubé a quant à lui accusé le gouvernement d'avoir cafouillé jeudi soir : l'adresse personnelle de Michel Bouchard était inscrite dans des documents que Québec a rendus publics au sujet du mandat de l'enquête. L'information a été caviardée par la suite.