En défaveur auprès des jeunes, le Parti québécois (PQ) est un parti en sursis, croit le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault. «On va leur jouer le même tour que le PQ avait joué à l'Union nationale», a-t-il lancé hier, interpellé sur le récent sondage CROP réalisé pour La Presse.

Du côté du PQ, on ne désespère toutefois pas. Il faut «se retrousser les manches, faire de la place aux jeunes et leur donner la parole» pour que le PQ retrouve la faveur de la génération montante, estime Alexandre Cloutier, député péquiste de Lac-Saint-Jean.

Avec plusieurs de ses collègues, l'ex-ministre Cloutier dit prendre acte du constat publié hier par La Presse selon lequel,chez les 18-24 ans, le Parti québécois ne recueille l'appui que de 16% des répondants à un récent sondage CROP. Leur «ouvrir le vote» dans le choix du futur chef du PQ est «aussi une solution». Alexandre Cloutier propose que toute personne se disant en accord avec les objectifs du PQ puisse voter pour le chef.

Ces chiffres alarmants pour le PQ ne sont pas une surprise pour Alexandre Cloutier. «On les connaissait avec nos analyses détaillées du résultat du 7 avril. On souhaite être le parti qui aura le plus large appui aux prochaines élections», espère M. Cloutier.

Mais pour François Legault, le chef de la CAQ, ex-ministre de Lucien Bouchard et de Bernard Landry, «on voit dans ce sondage qu'il y a un déficit d'espoir du côté des jeunes. Certains d'entre eux se préparent à quitter le Québec. On a besoin d'un projet positif, et je ne pense pas que ce soit la souveraineté du Québec!»

«Je pense que le PQ devient un parti marginal au Québec, il y a une petite minorité qui est pour ce projet (la souveraineté). C'est pourquoi j'ai quitté, et pourquoi je pense que la prochaine élection se passera entre le Parti libéral et la CAQ.» Le PQ risque, lors de la course à la direction, de se concentrer sur son article 1, et «il risque d'avoir de moins en moins d'appuis».

«J'ai vu au PQ qu'un chef, pour gagner, doit faire la promotion d'un référendum rapide, cela devient un parti réfédendiste», a lancé M. Legault.

« Pas de recette magique »

Pour Stéphane Bergeron, «il n'y a pas de recette magique, on sait qu'il y a là un problème, on récolte les fruits de ce qu'on n'a pas fait dans le passé. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a plus rien à faire!» Le plus incongru, c'est «que si on veut réaliser la souveraineté du Québec, c'est justement pour l'avenir, pour nos enfants nos petits-enfants!», observe l'ancien ministre Bergeron, commentant le faible appui des jeunes, soit 31%, à la souveraineté.

«Nous devons nous assurer que ce projet est en ligne avec les préoccupations des jeunes», estime-t-il. Dix ans après le constat des «mousquetaires», «il est clair que des gestes n'ont pas été posés auprès de ces jeunes qui n'avaient pas le droit de vote en 1995», lors du dernier référendum.